Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Monaco peut vraiment y croire
Comme face à Metz, l’ASM a pris son temps pour disposer de la lanterne rouge dijonnaise (3-0), hier au stade Louis-II. Elle s’accroche à Lille et Paris dans la course au titre.
MONACO - DIJON : -
A Monaco, stade Louis-II, Monaco bat Dijon 3 à 0 (mitemps : 0-0). Match à huis clos. Arbitre : A. Petit
Buts.– Jovetic (49), Ben Yedder (63, 89 s.p.).
Avertissements.– Monaco : Maripan (67) ; Dijon : Ecuele Manga (48).
MONACO : Lecomte - D. Sidibé, Disasi (cap.), Maripan, Caio Henrique
Les pièges et les traquenards, Monaco n’en a cure. L’ASM les enjambe et s’en amuse, mais pas comme un gamin esquive les flaques d’eau sur le chemin de l’école. Depuis trois matchs, la facilité se veut moins prégnante, notamment au travers de premières périodes moins abouties. Ça vivote avant d’accélérer et de s’arroger les trois points. Comme une semaine plus tôt face à Metz, Monaco a eu besoin de cinquante minutes pour prendre la mesure de Dijon et sa défense à cinq.
- Golovin (Diatta 82), Aguilar (Fabregas 46, Ballo-Touré 85), Tchouameni (Matazo 83), Fofana, Diop (Ben Yedder 46) - Jovetic. Ent. : Niko Kovac.
DIJON : Allagbe - Lautoa (Dobre 84), Ecuele Manga (cap.), Coulibaly, Chalá, Boey (Chafik 85) Celina, Benzia (Ebimbe 73), Marie - Baldé (Siwe 79), Kamara (Assalé 73). Ent. : David Linarès.
Face à une escouade qui a concédé sa douzième défaite de rang en L1, record du CA Paris (1933-34) égalé, il a fallu une entrée décisive de Ben Yedder, double buteur, pour respirer de manière moins saccadée. « On va le laisser sur le banc puisqu’il marque quand il entre », s’est marré Niko Kovac, interrogé sur la concurrence entre le Français et Jovetic, qu’il a aligné à nouveau au coup d’envoi, confirmant le déclassement de « WBY ».
En première période, le club princier a manqué de génie, de folie et de garçons capables de faire des différences par le dribble ou la passe.
Kovac : « Mettre l’émotion de côté »
Les retours dans le onze de Diop et Aguilar ont été sans saveur. Dans leur rôle d’ailier du 4-2-3-1, ils n’ont pas amené le déséquilibre. « On avait besoin de densifier l’axe et Ruben restait un peu trop sur la ligne de touche, à l’extérieur du jeu, a opiné Kovac. On l’a fait davantage avec ‘‘Jove’’ et Golovin en seconde période. Sofiane, lui, n’était pas en forme. »
Il fallait marquer dans les dix-quinze premières minutes, a embrayé Jovetic. Comme face à Metz, on est restés calmes et c’est un bon signal. »
Les Rouge et Blanc ont répondu à Lille et Paris qui avaient gagné vendredi et samedi. Le LOSC et le PSG sont toujours à quatre et un points. Lyon, lui, reste dans le rétroviseur.
À six journées du terme, tous les voyants sont au vert. Monaco est toujours dans le coup d’une course au titre qui bat son plein et c’est l’info à retenir. En dépit des déclarations du coach et de ses ouailles, qui ne parlent pas du titre mais de la quatrième place à assurer, quitte à en devenir «ennuyeux » comme l’a reconnu Kovac, les fans de l’ASM, eux, se prennent à rêver. Hier, une banderole avait été déployée sur les sièges jaunes et vides du Louis-II. « Sept finales à gagner… Rendez-vous le 23
«mai », scandait-elle. « J’ai vu cette banderole. Elle est sympa et c’est bien d’avoir leur soutien, mais on n’a pas notre destin en main , a rappelé le technicien croate, qui veut rester maître des événements. Je comprends les supporters parce que le football est un jeu émotionnel. On ne nous en demande pas trop, mais si on savait ce qui se passerait demain, on perdrait l’essence de ce jeu. Je suis tranquille. On doit mettre l’émotion de côté. Si on met trop l’émotion en avant, on ira dans la mauvaise direction. »
Le capitaine est serein, mais espère traverser des eaux moins tumultueuses, dès dimanche à Bordeaux, contre un adversaire qu’il imagine plus joueur. « Bordeaux, Lyon et Angers (les trois prochaines oppositions, Ndlr) jouent à quatre derrière. Ça devrait nous aider, on devrait avoir plus d’espaces .»