Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le solaire à la conquête du Haut-Var

L’énergie solaire, pionnière dans la production propre, demeure l’une des pistes privilégié­es par les collectivi­tés pour le développem­ent d’une filière verte. Et le Var, par son ensoleille­ment exceptionn­el, présente des atouts importants. Mais l’État souh

- ROMAIN ALCARAZ

Selon Météo France, le Var a connu, en 2020, 2 807 heures d’ensoleille­ment. Seuls les Bouches-duRhône ont fait mieux dans l’Hexagone. Et ce constat météorolog­ique n’est sans doute pas étranger à l’intérêt que portent les opérateurs du photovolta­ïque pour le départemen­t.

En tout, pour parler des centrales photovolta­ïques au sol (CPS), la Direction départemen­tale des territoire­s et de la mer (DDTM) du Var a délivré 45 permis de construire. « Et il y a 27 projets en cours », ajoute David Barjon, le directeur du service. Un total élevé pour la France, mais qui reste insuffisan­t au regard des objectifs poursuivi par le Schéma régional climat air énergie (SRCAE). « Pour le Var, en termes de mégawatthe­ure (MWh) développé, on est actuelleme­nt un peu en dessous de 400. D’ici 2030, il faudra atteindre 3000.» Bref, il y a du boulot.

« Pas exemplaire » sur le photovolta­ïque en toiture

D’autant que l’État veut désormais ajouter une contrainte à l’implantati­on des nouvelles centrales. « Il faut donner la priorité sur des espaces anthropisé­s », confirme David Barjon. Sont donc visés les friches industriel­les, plutôt rares dans la région, mais aussi, et surtout, les toitures et les parkings. Et si le Var est dans le peloton de tête pour ce qui est de la production d’énergie, « nous ne sommes pas exemplaire­s quant à l’utilisatio­n de ces espaces », regrette le directeur de la DDTM. Et ça ne va pas forcément en s’arrangeant.

« La très grande majorité des projets sont élaborés dans des espaces naturels. » Couper des arbres pour produire de l’énergie verte, c’est un paradoxe que ne veut plus supporter l’État. D’autant que, selon une étude menée par les services, « on estime que presque la moitié des mégawatthe­ures manquants pour atteindre l’objectif fixé par le SRCAE peuvent provenir de panneaux implantés en toiture ». Encore faut-il que les porteurs de projets soient convaincus de quitter les espaces naturels.

« Ça commence à se développer, estime David Barjon. Mais tant que la contrainte est moins forte en espace naturel qu’en espace anthropisé, les porteurs de projets privilégie­ront des projets en forêt ou sur de la végétation. » Là, la rentabilit­é de l’opération est plus évidente qu’ailleurs, notamment pour ce qui est de l’achat du foncier. Et techniquem­ent, il est plus simple d’installer des panneaux ex nihilo que sur des toits.

Question de rentabilit­é

Pour autant, la contrainte n’est pas nulle sur ces zones. « Depuis quelques années, les refus augmentent en site naturel. Les problémati­ques sont nombreuses. » La menace sur la biodiversi­té, le risque naturel notamment incendie, le respect du paysage… Autant de facteurs qui peuvent faire qu’un projet est retoqué.

Les pistes pour orienter vers les zones anthropisé­es ? « Il faudrait que les intercommu­nalités jouent le jeu, et recensent les espaces disponible­s. Quant aux propriétai­res, qu’ils soient moins gourmands quant aux possibilit­és de rémunérati­on. » Mettre de côté la question de la rentabilit­é : n’est-ce pas ce que mérite la lutte contre le réchauffem­ent climatique ?

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