Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Incertitud­e autour des scrutins de juin

Les maires se sont prononcés à 56% pour le maintien des départemen­tales et des régionales en juin (80% dans les Alpes-Maritimes, 61% dans le Var). Le Parlement est consulté aujourd’hui et demain.

- LIONEL PAOLI lpaoli@nicematin.fr

Votera ? Votera pas ? À deux mois du premier tour programmé des élections départemen­tales et régionales, c’est toujours le grand flou.

Les 35 000 maires de France étaient invités à se prononcer sur la possibilit­é d’organiser les deux scrutins les 13 et 20 juin. Le verdict, tombé hier soir, est sans appel : sur les 24 257 édiles qui ont répondu, 56% se sont déclarés favorables au maintien – 61% dans le Var et, record de France, 80% dans les Alpes-Maritimes (1).

« La peur du verdict des urnes »

Ce « sondage », initié par les préfets vendredi soir, a suscité un tollé quasi-unanime.

Avant même que les résultats de la consultati­on ne soient connus, l’Associatio­n des maires de France (AMF), l’Assemblée des départemen­ts de France (ADF) et Régions de France y ont répondu hier matin par un communiqué au vitriol. « Au lieu de consulter les maires pour leur demander quels sont les moyens dont ils veulent [...] disposer pour assurer le vote

[...], le gouverneme­nt les rend responsabl­es de la date d’un scrutin pourtant fixée par la loi et dont la modificati­on relève en réalité de sa propre responsabi­lité », s’indigne ce texte. « En réalité, le gouverneme­nt n’a peur ni de l’épidémie, ni de la capacité des maires [...] à relever des défis. Ce dont il a peur, c’est du verdict des urnes. »

En clair : Emmanuel Macron est soupçonné de vouloir jouer la montre, convaincu – à tort ou à raison – que les urnes lui seront plus favorables après l’été. À l’automne... ou plus tard ? Les trois associatio­ns d’élus s’interrogen­t : « Est-on sûr que le Conseil constituti­onnel ne jugera pas les scrutins d’octobre trop proches de l’élection présidenti­elle et de fait les renvoyer à fin 2022 ? Ce qui se joue, en réalité, [...] c’est le report des élections locales après la présidenti­elle et les législativ­es. [...] Ceci signifie un allongemen­t de plus de dix-huit mois des mandats des conseiller­s régionaux et départemen­taux, alors qu’eux-mêmes veulent les remettre en jeu conforméme­nt à leurs engagement­s. »

Des craintes – et une analyse – qui ne semblent pas fondées juridiquem­ent (lire par ailleurs). Un débat est prévu aujourd’hui à l’Assemblée nationale, demain au Sénat.

Le Premier ministre interviend­ra pour préciser la position du gouverneme­nt. Hier soir, il laissait entendre qu’il allait proposer le maintien du scrutin les 13 et 20 juin.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France