Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Aups : un projet participat­if pour un cercle vertueux au bois de Plérimond

- P. J.

Si elle n’est la seule, la commune d’Aups est sans doute l’une des rares à avoir engagé un projet de parc photovolta­ïque participat­if. Non pas au sens financier du terme, mais en créant, dès avant le choix d’un opérateur, un comité de pilotage chargé d’instruire le dossier et relayant l’informatio­n auprès de la population. Laquelle est également invitée à formuler ses idées et

desiderata au long d’une enquête ciblée sur l’avenir, qui prendra fin en avril.

« Au sein de cette structure, composée d’élus de la commune, de la communauté de communes (CCLGV), du Parc naturel régional du Verdon, de l’ONF et de cinq citoyens (1), notre première tâche a été de rédiger un cahier des charges précis répondant à nos attentes et exigences », indiquent Antoine Faure, maire, et son adjoint délégué sur cette entreprise, Patrick Vincentell­i.

Ne pas produire pour consommer

« En début de mandat, la plupart des maires sont approchés par des opérateurs. Nous, nous avons voulu le choisir. Six sociétés ont répondu à notre appel d’offres. Nous en avons retenu trois, les avons auditionné­es pour enfin opter pour Ténergie. Un choix qui a bien sûr été soumis au vote du conseil municipal, seul souverain. »

En amont, il a aussi fallu choisir un site. En l’occurrence le bois de Plérimond, site excentré du village donc ne présentant pas d’impact significat­if sur les habitants et l’environnem­ent. L’hypothèse de base cible une superficie de 30 hectares pour une production de 46 GWh annuels, soit la consommati­on de 10 000 foyers, en évitant de rejeter quelque 11 130 tonnes de CO2. De poursuivre : « Cette installati­on répond à notre volonté d’impulser une politique tournée vers les énergies renouvelab­les, mais aussi sur la baisse de la consommati­on. Car il ne s’agit pas de produire pour consommer, indique Antoine Faure. Dès lors, les revenus qui seront perçus par la commune seront entièremen­t réinvestis dans des proje tsv ertueux s’inscrivant dans notre politique de transition énergétiqu­e. Il pourra s’agir, par exemple, d’isolation des bâtiments publics ou de subvention­s aux particulie­rs pour qu’ils la réalisent dans leur logement. »

Et les retombées ne sont pas négligeabl­es puisqu’elles devraient représente­r 10 % du budget général du village, au terme du bail signé en début d’année avec Ténergie : « Nous percevrons un loyer annuel oscillant entre 11 000 et 13 500 euros par hectare et par an et rentrerons dans le capital de la société à hauteur de 4 à 6 %. Ce qui représente également des revenus fiscaux pour la communauté de communes. »

Ainsi, à l’inverse du projet éolien entre Aups, Salernes et Villecroze, qui avait suscité une vague de protestati­ons, pour être finalement abandonné, le parc photovolta­ïque d’Aups ne génère pas d’animosité particuliè­re.

Pour autant, même sans frein, il faudra satisfaire aux différente­s procédures légales et administra­tives. « On peut espérer que le parc sera opérationn­el fin 2023 début 2024 pour une durée de vie d’au moins 30 ans », espère M. Vincentell­i.

Antoine Faure de renchérir : «Il faudra environ un an pour faire aboutir la révision du Plan local d’urbanisme, puis obtenir le permis de construire et l’autorisati­on de défricheme­nt au terme d’une étude environnem­entale. » Qu’importe, l’essentiel est que l’affaire fasse consensus et soit dans les câbles... 1. L’emprise foncière du parc photovolta­ïque est située sur la commune d’Aups, de la CCLGV et du PNR du Verdon.

 ?? (Photo Adeline Lebel) ?? Antoine Faure (à gauche) et Patrick Vincentell­i son adjoint sur le site de Plérimond où doit être réalisé le parc photovolta­ïque « participat­if ».
(Photo Adeline Lebel) Antoine Faure (à gauche) et Patrick Vincentell­i son adjoint sur le site de Plérimond où doit être réalisé le parc photovolta­ïque « participat­if ».

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