Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Tout ce qu’il faut savoir sur les autotests

La vente libre des autotests a démarré ce lundi dans les pharmacies. Ce procédé permet à chacun de se tester chez soi. Ils ne remplacero­nt cependant pas les tests PCR en laboratoir­e.

- ALEXANDRE REYNAUD

Les autotests antigéniqu­es ont été présentés comme une arme supplément­aire pour lutter contre la Covid-19.

Avec un taux de fiabilité qui oscille entre 70 et 75 %, il permet à chacun de se tester et d’avoir un premier avis – non officiel – sur sa positivité au virus. Seul bémol, le démarrage fixé ce lundi semble poussif pour le grand public. Décryptage avec Michel Siffre, pharmacien à Bandol et président de l’Union régionale des profession­nels de santé (URPS) pharmacien­s de PACA.

Le coup d’envoi devait avoir lieu ce lundi, mais seulement quelques pharmacies du territoire ont eu le privilège d’être livré à temps. Pour le pharmacien, les autotests ne sont pas encore arrivés. « Le laboratoir­e auprès duquel nous avons passé commande attend toujours d’être agréé par le ministère de la Santé. Une fois que ce sera validé, la livraison prendra 24 heures. On a demandé 50 boîtes de 5 tests et 100 à l’unité. Nous allons peut-être devoir nous fournir ailleurs si les délais continuent. On ajustera nos commandes selon la demande du public. »

« Les tests se font en mettant un écouvillon dans la narine, il n’y a pas besoin de l’enfoncer aussi profond que les PCR. Cela s’apparente

1 Disponible depuis lundi en pharmacie mais… pas partout 2 Pas si évident que ça à faire soi-même

à un test de grossesse. » Pour autant, ce procédé ne semble pas aussi simple d’utilisatio­n et nécessite les conseils d’un profession­nel de santé : « Des premières remontées que nous avons, ce n’est pas si évident. Le rôle des pharmacien­s sera de bien expliquer comment procéder. »

3 Un tarif légalement fixé à  euros maximum

Les autotests ont été considérés par la loi comme des produits de santé. Par conséquent leur prix de vente est limité – selon l’article L4211-1 du Code de la santé – comme pour bon nombre de médicament­s. Dans un premier temps, les tarifs ne pourront pas être supérieurs à 6 euros. Puis, à partir du 15 mai, à 5,20 euros. Un temps annoncé en vente dans les supermarch­és, ils seront exclusivem­ent disponible­s dans les pharmacies. Contrairem­ent à l’Allemagne où on en trouve déjà en rayon. Seules les parapharma­cies, situées dans des pharmacies, ont l’autorisati­on de les écouler.

4 Si le résultat est positif, un test PCR s’impose

Si le test indique un résultat positif, l’utilisateu­r doit confirmer ce résultat par un test PCR. « C’est une obligation. Il est nécessaire d’en faire un en laboratoir­e pour déterminer s’il y a un variant. » Ainsi, une faille est pointée du doigt : « Est-ce que ceux qui sont positifs vont le déclarer et ne le cacheront pas ? C’est une question que l’on se pose. Un test positif dans un laboratoir­e met en place tout un enchaîneme­nt d’actions avec la Caisse primaire d’assurance maladie, des mesures d’isolement… Alors que les autotests sont du domaine privé. »

5 Toujours en avoir un chez soi au cas où...

Un peu à l’image d’un alcotest dans la boîte à gants, il peut permettre en cas de symptômes ou pour se rassurer d’avoir une idée sur son état de santé. « Il faut voir ses autotests comme des complément­s. Si une personne âgée reçoit ses petits enfants, si quelqu’un vient vous rendre visite en cas d’imprévu ou bien un samedi à 18 heures alors que les laboratoir­es ferment... Beaucoup de personnes viennent en pharmacie nous voir car ils ont le nez qui coule et veulent se faire tester. Un autotest peut être utile dès que les personnes ressentent quelque chose qui s’apparente à un symptôme. » Cependant, ces autotests n’ont aucun caractère officiel. Ils ne suffisent pas par exemple pour prendre l’avion.

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(Photo PQR/La Voix du Nord) Le prix est pour le moment fixé à  euros.

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