Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

AstraZenec­a : encore loin de vacciner à tour de bras

Le sérum suédois-britanniqu­e est le seul disponible en pharmacie pour le moment. Pour autant, les profession­nels doivent chasser les doutes. Reportage dans des officines à Fréjus et St-Raphaël.

- ALEXANDRE PLUMEY aplumey@nicematin.fr

Depuis lundi, les personnes de plus de 55 ans sans signe de comorbidit­és sont éligibles à la vaccinatio­n en pharmacie. C’est ainsi, et par un heureux coup de chance, que Liliane Ratel a pu être piquée dès la première matinée, à la pharmacie centrale de Saint-Raphaël. « Mon mari est venu chercher ses médicament­s, il a demandé au cas où et il y avait des doses disponible­s, donc je suis venue dans la foulée », détaille-telle. Et au moment de se faire piquer, cette Varoise n’a pas eu d’état d’âmes quant aux polémiques qui entourent l’AstraZenec­a «Ilyena sur tous si l’on part de ce principe. Il y a suffisamme­nt de vaccinés pour se dire que le bénéfice est bien plus grand… »

Michel Jeanjean, docteur en pharmacie qui vient de procéder à l’injection, embraie : « Les chiffres révèlent qu’il y a une chance sur 100 000 d’avoir des thromboses comme effet secondaire. C’est 45 fois plus élevé pour les personnes qui prennent une pilule contracept­ive et il y a 20 fois plus de risques de faire une phlébite en avion, schématise-t-il. La population de Fréjus et Saint-Raphaël c’est 85 000 habitants, si tout le monde était vacciné, ça ne ferait même pas un cas pour tous ces gens ».

« On a réussi à sauver les doses »

Le travail pédagogiqu­e auprès des patients est important. «La confiance a vite été perdue, concède François Richez, pharmacie à Fréjus.

Heureuseme­nt, on a toujours réussi à sauver les doses après les désistemen­ts. Dans la globalité, la demande est assez grande. »

Et les livraisons sont faibles à en croire Pascale Spagnoli, gérante d’une enseigne à Fréjus-Plage, pas livrée cette semaine. « Même si j’ai peu de demande, à tort, pour Astrazenec­a, cette semaine je ne pourrai pas les honorer », déplore-t-elle. Chaque responsabl­e ne peut commander que deux flacons par semaine, soit entre 20 et 24 doses. Autre inquiétude à l’approche de l’été : même si les deux rendezvous sont fixés en amont de la première vaccinatio­n, il est, sur demande et selon les disponibil­ités, possible de recevoir la seconde dose dans une autre officine. Avec le délai de douze semaines, les piqués du moment la recevront à partir de mi-juin. Certains profession­nels, prévoyant l’arrivée estivale de vacanciers, espèrent que cette donnée sera prise en compte lors de la répartitio­n.

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(Photos Clément Tiberghien) Dans un coin de son officine, ce docteur en pharmacie vaccine une personne... qui le matin même ne savait pas qu’elle allait se faire piquer.

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