Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Doit-on vraiment avoir peur du variant brésilien ?
Peu présent pour l’heure en France, le variant brésilien représente une menace croissante au vu des ravages qu’il commet. Le Premier ministre a annoncé la fin des liaisons vers le Brésil.
Pour l’instant, si le variant anglais domine sur le territoire français, deux autres mutants ont été détectés dans le pays : le Sud-africain et le Brésilien. C’est ce dernier qui inquiète de plus en plus en raison des chiffres qui nous proviennent du pays auriverde.
■ La majorité des « réa » ont moins de ans
Le « variant brésilien P1 » est très minoritaire en France puisqu’on estime que 0,5 % des cas positifs lui sont attribué. Des statistiques bien loin de celles du Brésil (81,2 %). Mais le cas du Portugal commence sérieusement inquiéter les autorités sanitaires car chez les Lusitaniens, plus d’un cas sur cinq est apparenté à ce variant. Le Portugal a d’ailleurs supprimé ses vols vers le pays ami et invite les Brésiliens à quitter la péninsule ibérique. Le Brésil connaît en moyenne plus de 3 100 morts par jour et le pays a passé à la fin du mois de mars dernier la barre des 300 000 décès. Selon une étude locale, la majorité des patients en soins intensifs ont moins de 40 ans.
■ Un « supermutant » plus dangereux
Au Brésil, on retrouve le variant P1, l’« Amazonien » de Manaus (au nord du pays), le plus classique. Mais les scientifiques ont répertorié le P2, de Belo Horizonte, au sud-est du pays. Ce variant terrible est surnommé le « supermutant ». Pas moins de 18 mutations ont été enregistrées.
Au total, ce sont 92 souches qui auraient été identifiées à travers le pays. Des pays comme le Chili et le Costa Rica commencent à en être infestés. « Il sévit alors même qu’un certain nombre de la population a déjà été atteint (par le Covid19), on voit qu’il a une capacité de réinfection, ce qui n’est pas forcément le cas des autres variants », explique à BFMTV Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches dans les Hauts-de-Seine.
■ Il résiste aux vaccins
Les scientifiques parlent d’« échappement immunitaire ». « Alors qu’on sait que la vaccination marche très bien sûr le mutant anglais, on voit une perte de protection avec les variants brésilien et sud-africain » ,explique dans Le Parisien le virologue Bruno Lina, membre du conseil scientifique. Ces deux souches sont porteuses d’une même mutation, E484K, suspectée d’amoindrir l’immunité acquise par une infection passée (avec donc une possibilité accrue de réinfection) ou par les vaccins. Peu de données sont encore disponibles sur le variant brésilien, mais plusieurs études in vitro sur le Sud-Africain démontrent ce risque. La Haute autorité de santé recommande pour sa part « l’utilisation exclusive des vaccins à ARN messager » (Pfizer/BioNTech et Moderna), jugés plus efficaces, en Guyane, à Mayotte et à La Réunion, où ces variants représentaient 85 %, 83 % et 65 % des nouveaux cas la semaine dernière, selon Santé publique France.
■ La France réplique
Le Premier ministre Jean Castex a justifié la suspension des vols
« jusqu’à nouvel ordre » devant l’Assemblée nationale en arguant que
« la situation s’aggrave » au Brésil. Le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari avait justifié peu avant le maintien de
« quelques lignes » avec un protocole sanitaire « renforcé », argant le respect du droit international. Dernièrement, 50 passagers par jour – testés négativement – bénéficiaient de la liaison entre la capitale française et carioca.
■ Faible présence en Paca
Dans la région, c’est le variant anglais, pour le moment le plus contagieux, qui monopolise les cas avec 91 % lors du dernier point de l’Agence régionale de santé, hier. Le Sud-africain et le Brésilien restent à l’heure actuelle « minoritaires » dans les départements de la région.