Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

ETUDIANTS ASPIRANTS BIEN ARMÉS

Pendant cinq semaines, quinze jeunes nouveaux gradés sont plongés en immersion au quartier Bonaparte. Découverte de l’intérieur de l’armée et de ses valeurs, acquisitio­n de compétence­s : ce stage sera très utile pour leur avenir.

- LEÏLA DAVAUD ldavaud@nicematin.fr

N «’oublie pas que ce ne sont que des étudiants et non des militaires ! »,

lance le commandant chef de bataillon Cédric au formateur d’un atelier boxe aux Écoles militaires de Draguignan (EMD). Gants aux poings et casque sur la tête, deux jeunes d’une vingtaine d’années cessent le combat, se font une accolade et repartent en courant « pour souffler un coup ».

Épuisés, ils reviennent au centre du ring improvisé au camp Bergerol, et remettent ça. Si les coups sont maladroits, une certaine fierté se dégage en fin de séance. Ils ont tenu jusqu’au bout. «Ce sont des élèves de “grandes écoles” françaises comme HEC et l’ESPC business school, entre autres, précise l’officier de communicat­ion des Écoles militaires de Draguignan. Comme les treize autres jeunes que vous voyez à chaque atelier, ils ont décidé de prendre du temps pendant leurs études pour passer huit mois au sein de l’armée de Terre. »

Cinq semaines d’entraîneme­nt

Dans l’esprit du « Plan jeunesse » des armées, ce programme a pour objectif de permettre aux étudiants d’acquérir des capacités de commandeme­nt et de réaction en situation de crise. «Jevaisme garder de leur répéter, mais je suis quand même fier d’eux. Ils se débrouille­nt vraiment bien », ajoute le chef de bataillon Cédric, sans les lâcher du regard.

Après avoir passé sept semaines au camp de Saint-Cyr et décroché le grade d’aspirant, les étudiants ont choisi le corps qui leur correspond­ait le mieux. Ceux qui ont préféré l’artillerie et l’infanterie, quinze au total, se retrouvent alors au quartier Bonaparte pour cinq semaines. « Aujourd’hui, ils sont notés sur tous les ateliers : tirs simulés, parcours d’audace, course d’orientatio­n, combat en zone urbaine et boxe. »

Le gradé ajoute : « En fin de semaine, un classement officiel sera déterminé afin de procéder aux choix des régiments où ils passeront trois mois en situation progressiv­e, mais réelle de commandeme­nt. » Chaque jour, les étudiants gèrent des situations de crise, font face à leur stress et surmontent leur fatigue.

« Concrèteme­nt, à acquérir des compétence­s qui vont leur servir en entreprise et qu’on ne peut leur apprendre, à telle échelle, en école », résume le chef de bataillon.

« C’est intéressan­t, car on se rend compte qu’ils fonctionne­nt beaucoup à l’analyse et sont en constante réflexion. On voit qu’il y en a sous le capot, souligne-t-il en riant.

Là où c’est un peu plus compliqué, c’est quand on leur demande d’être réactifs, mécaniques. Ils calculent trop. » Dans quelques mois, après avoir fait l’expérience de la vie en régiment, les quinze étudiants pourront faire le choix d’être réserviste.

« La plupart sont d’ores et déjà en train de l’envisager, d’ailleurs » ,assure le commandant.

 ??  ??
 ??  ?? Cinq étudiants se sont tournés vers l’artillerie, dix autres vers l’infanterie.
Cinq étudiants se sont tournés vers l’artillerie, dix autres vers l’infanterie.
 ?? (Photos Clément Tiberghien) ??
(Photos Clément Tiberghien)
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France