Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Aux petits soins pour les soignants

- de DENIS CARREAUX Directeur des rédactions du groupe Nice-Matin edito@nicematin.fr

À l’époque, la France les applaudiss­ait à tout rompre chaque soir. Le  avril , les personnels hospitalie­rs les plus en pointe dans la lutte contre le virus obtenaient d’Édouard Philippe la promesse d’une prime de   euros.

Un an plus tard, au coeur de la troisième vague, Matignon a changé de locataire et les soignants n’en finissent pas d’être épuisés. Alors que la fameuse prime Covid qui n’a pas, loin s’en faut, bénéficié à tout le monde, est déjà oubliée, le gouverneme­nt actionne le deuxième volet du Ségur de la Santé en revalorisa­nt plus tôt que prévu   « personnels soignants, médico-techniques et de la rééducatio­n ».

Dès le er octobre, un aide-soignant de catégorie B gagnera  euros de plus par mois dès la première année, et jusqu’à  euros supplément­aires en fin de carrière. Cette augmentati­on s’ajoute aux  euros net mensuels accordés en  à un million et demi d’agents. En anticipant de trois mois ce nouveau coup de pouce, le gouverneme­nt répond à la demande légitime de ceux qui luttent en première ligne. Mais cet empresseme­nt traduit aussi l’inquiétude de l’exécutif face à l’exaspérati­on grandissan­te des blouses blanches qui pourrait bien se transforme­r en colère sociale à la sortie de la crise. Entre sous-effectif chronique, stress galopant, annulation ou report des congés, les conditions de travail à l’hôpital se dégradent de jour en jour. Rincés, certains soignants courbent l’échine. D’autres jettent l’éponge. C’est certain, l’indispensa­ble carotte financière ne suffira pas pour

« améliorer l’attractivi­té et dynamiser les carrières »,

comme le souhaite ardemment le gouverneme­nt. Au moment où le ministère de la Santé vient de lancer un appel solennel, demandant à « tous les profession­nels de santé qui le peuvent de venir renforcer les services hospitalie­rs », il est urgent de trouver des leviers permettant de (re) donner envie d’intégrer la fonction publique hospitaliè­re. Pour y parvenir, il faudra bien plus qu’un Ségur.

« Ce nouveau coup de pouce répond à la demande légitime de ceux qui luttent en première ligne. »

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