Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Les gens font un geste pour la planète quand ça ne leur coûte pas d’argent »

- PROPOS RECUEILLIS PAR V. W.

Dans la tempête Covid-, le vaisseau ENR Solutions, basé à La Garde et spécialisé dans l’installati­on de systèmes de chauffage, climatisat­ion et énergies renouvelab­les, a tenu bon. Son président Geoffrey Bador a même vu le chiffre d’affaires de son entreprise légèrement augmenter en . Un résultat rendu possible notamment grâce aux aides de l’État pour les particulie­rs,

« incontourn­ables aujourd’hui quand on parle de rénovation ».

Comment se porte le marché du chauffage en cette période de pandémie ?

Nous sommes passés entre les gouttes, il n’y a pas à se plaindre. Le marché du bâtiment en général s’en est plutôt bien sorti, même si on se rend compte qu’il règne une certaine morosité. Les gens ont peur de l’avenir et hésitent à se lancer dans de grands travaux. On peut les comprendre.

Quand un client vient dans le but de rénover son isolation, évoque-t-il avant tout un souci écologique ?

Ce serait mentir que répondre oui. À prix égal pour du matériel plus respectueu­x de la planète, le client va bien sûr choisir le produit le plus écologique. Le souci est que, souvent, ces produits sont dans une gamme différente, à un prix supérieur. Les gens font un geste pour la planète quand ça ne leur coûte pas d’argent.

J’ai même déjà eu le cas sur des salons où les clients demandent quelles aides ils auraient en cas d’achat d’une climatisat­ion. Quand je leur réponds qu’il n’y a rien, ou pas grand-chose, ils font demi-tour…

D’où le succès des dispositif­s d’aides, tel que « MaPrimeRén­ov’ » ?

Je pense oui. L’État en a conscience, et s’il souhaite lutter efficaceme­nt contre la pollution, c’est à lui de donner le premier coup de pouce. Car quand une personne possède une chaudière au fioul payée depuis des années, pourquoi aller s’embêter à en changer ? Grâce à ces dispositif­s, en revanche, là où on ne vendait que quatre ou cinq pompes à chaleur par an, on est passé à quatre ou cinq par mois. Avec les aides, les travaux sont plus vite amortis.

La « franche réussite » du dispositif est donc à mettre sur le compte d’un effet d’aubaine ?

C’est un fait. Et comme à chaque fois en pareil cas, il faut faire attention. Car le jour où l’État y mettra un terme, beaucoup d’entreprise­s peuvent se retrouver dans le rouge. C’est ce qu’il s’est passé avec le photovolta­ïque, où on a vu pléthore de sociétés se créer en peu de temps, et beaucoup mettre la clé sous la porte du jour au lendemain. Avec « MaPrimeRén­ov’ », à ENR Solutions, nous évitons d’être aspiré par le succès du dispositif. Il serait tentant de recruter trois commerciau­x et d’aller démarcher les gens en leur proposant d’en bénéficier. Mais ça peut vite se retourner contre vous...

Beaucoup de particulie­rs se perdent dans la multitude d’aides à dispositio­n. Comment s’y retrouver ?

Effectuer des travaux ne se décide pas sur un coup de tête. Il faut donc prendre le temps, réfléchir, être conseillé. Souvent, le client sait à quoi il a droit, notamment en ce qui concerne « MaPrimeRén­ov’ ». En revanche, comme il peut être difficile de monter un dossier d’aides et qu’on peut passer à côté de certaines, notre pôle administra­tif peut s’en occuper. Il est important d’être bien conseillé. Nous avons déjà eu le cas où un client s’est trompé en le remplissan­t et a bénéficié d’un montant moindre que ce à quoi il avait droit. Et puis pour les commerciau­x, cela permet d’ajuster au mieux leur propositio­n.

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