Un conjoint déjà meurtrier et à nouveau violent

Condamné pour avoir tué sa conjointe, Christ Dhyser est renvoyé devant la cour d’assises du Var, cette fois pour tentative de meurtre.

C’est peu dire que Christ Dhyser a du mal à maîtriser ses colères. Une nouvelle fois, et alors qu’il n’est même pas âgé de 40 ans, cet ancien sergent du RIMa de

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Vannes va être présenté devant la cour d’assises du Var. En 2010, il y avait été condamné à quinze ans de réclusion criminelle pour meurtre sur sa conjointe, Appoline Spriet. Aujourd’hui et demain, c’est pour tentative de meurtre sur sa concubine qu’il sera jugé à Draguignan. Si Lina a eu plus de chance que

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l’ex-compagne de Christ Dhyser, elle s’est tout de même vue « mourir »

ce matin du 30 mars 2019 à Lorgues. Frappée à coups de poing au visage, la tête cognée au sol à plusieurs reprises, puis étranglée jusqu’à en prendre connaissance… La raison de ce déferlement de rage ? Une simple remarque lors du petit-déjeuner que l’accusé aurait vécu comme une « attaque insupportable ».

Dépassé par ses émotions, Christ Dhyser a affirmé aux gendarmes que sa compagne le rabrouait sans cesse, qu’elle avait déjà « castré psychologiquement » d’autres hommes.

Tentatives d’explications pathétiques d’une réelle tentative de meurtre que son attitude après les faits – il a appelé les secours en leur affirmant qu’il avait « fracassé sa copine » et qu’elle était « bien abîmée et en semi-coma » – ne saurait effacer.

Des excuses en lettres de sang

Dans un état second dans les instants qui ont suivi son accès de fureur, Christ Dhyser a ensuite tenté de mettre fin à ses jours. S’automutilant avec un cutter puis un couteau, avant de rejoindre sa camionnette. Sur la paroi latérale du véhicule, il a inscrit, en lettres de sang :

« Je regrette Lina. Je t’aime » et

« papa pardon, je ne voulais pas. » D’autres écrits de même nature seront retrouvés dans un cahier dans l’appartement. Ses blessures nécessiteront la pose de 65 points de suture.

Lina, elle, a eu le nez et l’os temporal fracturés, un traumatisme crânien et plusieurs plaies au visage. Une ITT d’au moins 10 jours a été retenue.

Si elle était bien au courant du passé judiciaire de son compagnon, elle avait quand même souhaité lui donner une seconde chance. D’autant plus que jusqu’alors, quand Christ Dhyser se mettait en colère, il parvenait à se maîtriser. Mais depuis quelque temps, l’accusé reconnaissait lui-même que ses vieux démons étaient de retour. Il avait donc pris l’initiative de rencontrer une psychologue afin d’évoquer sa fragilité et ses idées suicidaires, résultats de problèmes financiers et professionnels. Le rendez-vous était prévu pour le 6 avril. Le 30 mars, il tentait de tuer Lina. Me Robert Beaugrand assurera la défense de Christ Dhyser.

Mes Cyril Lubrano-Lavadera et Mikaël Saunier représenteront les intérêts de la partie civile.

1. Le prénom a été modifié.

(Croquis Rémy Kerfridin) Christ Dhyser, ici au second plan lors de son procès en , retrouve la cour d’assises du Var onze ans après y avoir été condamné pour meurtre.