Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

“SDF ne signifie pas qu’ils doivent vivre dans un squat”

La villa Ste-Thérèse et la Maison de la Lauve, confiées à l’associatio­n « Paola Solidarité­s », sont actuelleme­nt en travaux. Avant les rénovation­s, les sans-abri étaient accueillis dans des locaux délabrés.

- LÉA NICOSIA lnicosia@nicematin.fr

Cartons de nourriture entassés, bureaux de taille réduite et sanitaires vétustes. Josiane Ivaldi, directrice de l’associatio­n Paola Solidarité­s, pointe du doigt l’ancienneté de la villa SainteThér­èse, à Fréjus.

Du côté de la Maison de la Lauve, l’hébergemen­t permanent de l’associatio­n à Saint-Raphaël, il en était de même avant les travaux. Depuis septembre 2020, les rénovation­s ont débuté dans cette maison du quartier de la Lauve, et en février de cette année à SainteThér­èse. La directrice précise que c’est Estérel Côte d’Azur agglomérat­ion, propriétai­re des deux bâtiments, qui pilote cette réhabilita­tion.

« À la limite de l’insalubre »

Via l’associatio­n ancienneme­nt nommée “Les Amis de Paola”, le public dans le besoin peut bénéficier de douches, de repas, ainsi que d’une oreille attentive et un accueil social en journée à la villa, acquise par la commune en 2002. « Les conditions pour les aider ne sont pas des plus favorables », déclare pourtant la responsabl­e. En poste depuis bientôt vingt ans, elle rapporte que le public reçu « ne se sent pas considéré lorsqu’il vit dans de mauvaises conditions. Ici, à Sainte-Thérèse, les locaux sont vieillis. » En se dirigeant vers un bureau au coeur de la maison, la femme entre dans la cuisine. « C’est assez petit, ce n’est plus aux normes pour le nombre de bénéficiai­res à ce jour. »

La directrice n’a pas en tête le nombre exact, mais parle « d’environ soixante repas chaque jour » préparés à l’associatio­n.

Un peu plus loin, à Saint-Raphaël, la villa de la Lauve propose, elle, un hébergemen­t permanent aux sans-logis. Les chambres étaient également en mauvais état d’après Josiane Ivaldi.

La directrice décrit la structure avant les travaux : de la peinture dégradée, des pièces mal isolées,

« à la limite de l’insalubre. »

La villa loge du monde depuis 2013, d’où l’usure. « A savoir que personne n’a jamais dégradé les lieux », soulignent pourtant les bénévoles. La réhabilita­tion est une

« excellente nouvelle » pour l’associatio­n.

Aller de l’avant et se sentir mieux

Ces réparation­s sont symbolique­s : « Les habitants ont participé en repeignant les murs ! Ils sont heureux de voir que l’on agit pour eux. Ce n’est pas parce que vous êtes sans domicile fixe que vous devez vivre dans un squat ! »

Pour les occupants, ce nouvel environnem­ent est un “boost” pour aller de l’avant et se sentir mieux, conclut, enthousias­te, la directrice.

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(Photos Philippe Arnassan) Les rénovation­s ont débuté depuis plusieurs mois afin de mieux accueillir les personnes hébergées. Ici, Mamadou a participé à la réfection des peintures du bâtiment.
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Erika, l’une des responsabl­es, se réjouit ici de la réfection de la Maison de la Lauve.

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