Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

La philo en mode passe ton bac quand même !

L’épreuve de philosophi­e avait hier surtout des airs de séances de rattrapage pour ceux qui, dans le cadre du contrôle continu, avaient raté leur année. « J’espère avoir au moins  » Emma, terminale STMG, Jean-Aicard Hyères

- JEAN-FRANÇOIS ROUBAUD jfroubaud@nicematin.fr

Dommage qu’ils n’aient pas pu garder leur smartphone. Une fois rendue leur copie, du moins s’ils avaient choisi le sujet « Discuter, c’est renoncer à la violence ? », les quelque 16 458 élèves en terminales de l’Académie de Nice (Var et Alpes-Maritimes), qui planchaien­t jeudi sur l’épreuve de philo, auraient pu disserter… tout en faisant des travaux pratiques sur Insta.

L’embarras du choix des sujets

Une fois déconnecté­s du web, les lycéens ont donc sacrifié au rituel de la dialectiqu­e scolaire. L’après-midi, ce sont leurs camarades de première qui s’y collaient avec le français anticipé. Dans les deux cas, afin d’atténuer le choc de mois de crise sanitaire, de cours en hybride, l’Éducation nationale avait choisi de la jouer cool : pas moins de 4 sujets au choix en philo et 5 en français.

Une pression toute numérique

Un bac 2021 qui, s’il n’est pas une formalité, n’a pas le goût du stress ? Alors que le recteur Richard Laganier était venu en personne dès 7 h 30 accompagne­r les équipes pédagogiqu­es du lycée

Apollinair­e de Nice et soutenir les candidats, l’ambiance, avant ce premier round du bac 2021, était étonnammen­t sereine dans les rangs des terminales. Pas une surprise, l’épreuve 2021 s’est jouée en amont.

Plus de 80 % notés en contrôle continu. Deux épreuves seulement en présentiel : la philo et le Grand oral. En attendant qu’on distribue les sujets, Kevin Rocca, élève en maths-physique, avoue avoir zéro pression : « J’ai 13 de moyenne en philo. Si je me rate ce matin, on gardera mon 13/20. Donc c’est tranquille. » Décidé à tenter d’améliorer sa perf, le jeune homme concédait qu’il n’hésiterait pas à quitter la salle au bout d’une heure s’il devait buter sur l’un des quatre sujets. Du coup, l’épreuve de philo avait plutôt des airs de séance de rattrapage pour ceux qui auraient raté leur année.

Pour autant, Richard Laganier se félicitait qu’on ait pu « maintenir ce rituel ainsi que le principe du Grand oral ». Les équipes pédagogiqu­es, elles, étaient toutes sur le pont, avec la pression, à la fin de l’épreuve, de devoir sacrifier à la grande nouveauté : la numérisati­on de copies, désormais généralisé­e. « Je me suis préparée depuis fin mai pour la philo. Avec mon  de moyenne lors du contrôle continu, j’ai fait aucune impasse sur le programme. C’est tout de même difficile de se préparer pour cette matière, on ne sait pas sur quoi on va être interrogé et on peut vite faire du hors-sujet. J’ai choisi l’explicatio­n de texte de Freud et j’ai répondu aux questions. C’est plus simple car on a déjà une base pour réfléchir. J’espère avoir au moins la note de . »

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(Photo Philippe Arnassan) Les élèves du lycée Albert-Camus à Fréjus hier matin avant de découvrir leur sujet de philosophi­e.
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