Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Un couple toxique condamné à Toulon, les enfants mis à l’abri
Un dossier « affligeant ». C’est ainsi que cette affaire familiale a été qualifiée par la procureure, vendredi, à l’audience du tribunal correctionnel de Toulon.
Un père et une mère de famille, poursuivis pour divers délits, ont comparu chacun leur tour. L’un et l’autre occupant alternativement la place de la victime. Chacun a été incarcéré pour plusieurs mois.
C’est la fillette du couple, 6 ans, qui résume le mieux la situation : « Maman, elle nous frappe, elle ne fait que crier. Et papa, il frappe maman, il casse tout dans la maison. »
Un enfant maltraité
La mère a été reconnue coupable d’avoir lancé une chaise sur son fils âgé de 7 ans. Une histoire de pot cassé dans la salle de bains. Blessé à une tempe, le petit Toulonnais avait été emmené à l’hôpital d’Hyères.
Après les premiers soins (pour une plaie saignante), l’enfant n’a pas eu le temps d’être examiné par un médecin. « On est reparti parce que j’avais oublié la carte Vitale », a expliqué la prévenue, contestant les faits. « Il est tombé avec sa trottinette. »
Elle était également poursuivie pour avoir donné deux claques à son conjoint à la sortie d’une école primaire du centre-ville de Toulon. Le couple a dû être séparé par la police municipale.
Relaxe partielle
Un couple « toxique » puisque le concubin était de son côté soumis à un contrôle judiciaire lui interdisant tout contact avec la mère de ses enfants, dans le cadre d’une procédure pour violences conjugales.
Il a néanmoins été relaxé pour ces faits, alors que la procureure avait requis trois ans de prison. Son avocat, Me Bertrand Pin, a plaidé le bénéfice du doute en s’appuyant notamment sur une expertise psychiatrique décrédibilisant la victime.
Son client a en revanche été condamné pour « rébellion » et « tentative d’évasion ». Son interpellation, mardi dernier à Toulon, a été houleuse.
Et il a pris la fuite à sa descente du véhicule de police avant d’être rapidement rattrapé. De quoi le condamner à dix mois de prison.
Circonstances aggravantes
Sa compagne a également aggravé son cas avec en insultant un policier alors qu’elle était placée en garde à vue, ce mercredi. « Sale flic de merde », avait-elle lancé avant de lui cracher au visage. Elle a quitté la salle d’audience, en larmes, escortée par des agents pénitentiaires avec une peine de huit mois d’emprisonnement. À l’issue, elle devra se soumettre à des soins et justifier d’une activité ou d’une formation professionnelle.
Les deux enfants du couple ont fait l’objet d’un placement. C’est « la sanction la plus dure », selon les avocats des parents.