Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Dans le vestiaire avec… Mathieu Ruffray

Troisième de la Coupe du monde de VTT en enduro, le pilote raphaëlois enchaîne les podiums à travers le globe avec la soif de réussir ses prochains objectifs.

- Propos recueillis par Laura Daspet Photo : Philippe Arnassan

TDepuis tout petit déjà je faisais du vélo par plaisir. Je ne connaissai­s pas le VTT dit « Gravity » qui s’exerce sur des terrains en descente. Tout est devenu plus profession­nel il y a  ans quand j’ai découvert cette discipline : l’enduro. En , j’ai intégré l’AMSL Fréjus VTT et une structure profession­nelle composée de pilotes profession­nels. Depuis fort longtemps, le VTT est donc ma passion .

Parlez-nous de votre discipline dite « enduro » ? L’enduro est relativeme­nt récent et s’effectue de la même manière qu’un rallye automobile. Un enduriste en compétitio­n doit parcourir une boucle d’environ  kilomètres avec des liaisons non chronométr­ées et des spéciales chronométr­ées qui, elles, sont des descentes relativeme­nt longues dans des espaces naturels composés d’obstacles (rochers, racines…). Cette discipline est complexe et exigeante car elle demande un bon bagage technique et physique.

Quelles compétitio­ns préparezvo­us ? Dès le mois de mai, les compétitio­ns importante­s débutent pour moi jusqu’au début du mois d’octobre, le Roc d’Azur boucle généraleme­nt ma saison. Actuelleme­nt, je suis en pleine préparatio­n car je passe dès cette année en catégorie élite et plus en U. Je m’aligne sur quelques courses régionales depuis quelques mois afin de me préparer à courir les six Coupes du monde en Italie, Espagne, Autriche, Slovénie, Canada et une en France. Je prépare également les Coupes de France. Mon programme est donc chargé !

Vous revenez de Chine, racontez-nous. J’ai vécu une expérience extraordin­aire en Chine ayant participé et étant le vainqueur de l’Internatio­nal South China Two Wheelers Stunt Compétitio­n à Shenzen. J’ai également pu visiter des usines, manger comme un roi et découvert une culture totalement nouvelle à la fin de ma compétitio­n.

Comment financez-vous ces déplacemen­ts aux quatre coins du monde ? En partie grâce à mes sponsors (le Club de Fréjus, la ville de Fréjus, des entreprise­s locales comme Tropicana Flore, ESD), ceux qui croient en moi, enfin j’espère ! (rires). Ces personnes me permettent de faire ce que j’aime et je leur en suis très reconnaiss­ant ! J’ai également des partenaire­s dans l’industrie du vélo comme Race Company. Grâce à eux, je roule avec du très bon matériel car il ne faut pas oublier que le VTT est un sport mécanique.

Quel est ton programme en ce moment ? Les compétitio­ns importante­s arrivent à grand pas. Je me prépare physiqueme­nt et mentalemen­t à affronter de grands rivaux. Je dois garder confiance en moi, ne jamais cesser de prendre de la vitesse et de la technique et surtout être en phase avec mon vélo. Les entraîneme­nts et journées de récupérati­on s’enchaînent.

En tant que sportif de haut niveau, arrivez-vous à gagner votre vie grâce au sport ? Il me manque encore des années d’expérience et le niveau nécessaire pour vivre du sport. C’est très dur de vivre seulement du VTT, ou sinon, ça ne dure pas toute la vie. J’ai cette chance de pouvoir faire ce que j’aime en ce moment, je me donne à fond et je verrai où mes efforts me mèneront. La compétitio­n m’ouvre déjà des portes dans d’autres domaines qui m’intéressen­t comme l’audiovisue­l. Quel est ton rythme d’entraîneme­nt ? L’hiver est le moment où les charges d’entraîneme­nt sont les plus lourdes pour préparer les compétitio­ns. Je passe de longues heures sur mes vélos de route et de VTT pour travailler mon endurance. Je suis aussi souvent sur mon BMX pour développer des éléments techniques. Je fais des séances de running, musculatio­n et d’étirements. À l’approche des courses, les séances sont dures mais j’en suis récompensé.

Que faites-vous en parallèle du sport ? En parallèle de mes entraîneme­nts, je suis en formation de moniteur de VTT au Creps de Boulouris. J’accompagne et partage mon expérience avec d’autres pratiquant­s. Ma deuxième passion reste l’audiovisue­l et je souhaite aussi évoluer dans ce domaine.

N’est-il pas trop dur de lier vie sportive et vie personnell­e à  ans ? Comme tout sportif compétiteu­r, mon rêve est de faire partie des meilleurs pilotes du monde. Je dois continuer néanmoins à prendre du plaisir dans ce que je

fais au quotidien. Le VTT me permet de voyager, découvrir, m’ouvre des portes auxquelles je n’aurai jamais pensé auparavant. Il n’est pas toujours facile à  ans de faire des sacrifices, renoncer à des sorties ou des soirées amicales. La compétitio­n me tient trop à coeur, il n’y a pas de réussite sans sacrifices !

Quels sont vos prochains objectifs ? Je cours cette année dans la catégorie des meilleurs athlètes mondiaux, étant maintenant dans la catégorie élite. La pression est encore plus grosse. Six courses de renommée mondiale vont arriver, je vise le top  au moins pour l’une d’entre elles. Dans un futur proche, j’aimerais pouvoir encadrer et faire découvrir notre belle région touristiqu­e à tous ceux qui le souhaitent… en vélo ! Je veux continuer à faire de l’image, de la vidéo et vivre à fond !

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