Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Nato comme dans un rêve
Premier départ, première victoire ! Débutant en Endurance, à 25 ans, l’Antibois, associé à Olivier Pla et Paul Petit, a imposé avec brio l’Oreca 07 de l’écurie espagnole Racing Engineering
Pouvait-il espérer baptême du feu plus éblouissant? Hier après-midi, sous un soleil presque estival, déjà, Norman Nato a carrément décroché la lune. Vainqueur des 4 Heures du Castellet, s’il vous plaît ! Néophyte sur le front de l’endurance, tout comme l’écurie espagnole Racing Engineering, avec laquelle il avait déjà brillé en Formule 2 il y a deux ans (2 victoires), l’Antibois fraîchement rangé des monoplaces est ainsi parvenu à damer le pion d’entrée aux meilleurs spécialistes de l’European Le Mans Series (ELMS). Comme dans un rêve, au terme d’un marathon mécanique maîtrisé de A à Z avec ses nouveaux compagnons d’aventure, Olivier Pla et Paul Petit. Si les Oreca 07 « made in Var » monopolisaient les trois premières lignes de la grille, au carillon de midi scellant le top départ, bien malin qui pouvait prédire laquelle tirerait son épingle du jeu. Après avoir décroché le 4e chrono qualificatif la veille, Nato, en charge du décollage, affiche d’entrée ses prétentions en talonnant le premier leader, Nicolas Lapierre. S’ensuit alors un duel haletant qui perdure jusqu’à la fin du double relais initial. Et qui tourne à son avantage quand le pilote de pointe français du team DragonSpeed se voit ralenti par une crevaison lente l’obligeant à anticiper son arrêt au stand.
« Je ne vous cache qu’il y avait un peu de stress au début », racontait plus tard le sprinteur azuréen, ivre de joie après la douche pétillante. « Départ lancé, trafic intense : mieux valait assimiler tout de suite ces nouveaux paramètres. Moi, je ne voulais surtout pas commettre la petite erreur qui ruinerait nos chances. Mais tout s’est bien déroulé. Une fois l’envol négocié sans encombre, je me suis mis en mode compétiteur. Voilà, les quelques réglages modifiés après la qualif’, afin d’accroître notre vitesse de pointe, ont produit leurs effets. De quoi enchaîner les tours ‘‘perfo’’... » À l’unisson, ses coéquipiers prolongent la partition exempte de fausse note. Paul Petit, d’abord, le pilote « amateur » du trio, résiste au retour des poursuivants les plus menaçants favorisé par l’intervention de la voiture de sécurité au cap de la mi-course.
« L’équipe va grandir »
Olivier Pla, enfin, se défait de l’Alpine de Pierre Thiriet passée en tête lors de l’ultime pit stop. Le Toulousain, capitaine de route ô combien expérimenté, finit le job en roue libre, ou presque. Il coupe la ligne avec 4’’8 de marge sur l’équipage de la structure héraultaise TDS Racing conduit par un certain Loïc Duval, champion du monde d’endurance et lauréat des 24 Heures du Mans en 2013 dans l’habit de lumière Audi... « Pour commencer, c’est un
super résultat », pouvait jubiler le régional de l’étape ayant empoché au passage le meilleur tour en course. « Un succès mérité, je pense. Et très prometteur, car l’équipe n’exploite pas encore 100 % de son potentiel. Là, elle découvre à peine la discipline. Donc sûr qu’elle va grandir dans les mois à venir. » Vivement la suite !