Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
De grands événements
Grand Prix de F1, Coupe de l’America, Marseille capitale européenne de la culture... Comment, à partir d’un grand événement, fait-on du développement économique ?
ULe parc d’activité du plateau de Signes est-il l’un des premiers bénéficiaires du Grand Prix ? Stéphane Gueydon, directeur général de la CCI du Var. Un grand événement comme le Grand Prix de F a vocation à irriguer tout le territoire, du Var comme de la Région. C’est un formidable outil de dévelop-pement économique et c’est comme ça qu’on le travaille depuis le début. Avec une vision qui va au-delà des trois jours, des spectateurs attendus et des hôtels complets à des kilomètres à la ronde. On l’a déjà vu avec Marseille, capitale européenne de la culture : un événement d’envergure permet de faire émerger des projets et d’en faire ressortir.
Quels leviers activez-vous ? Quand le Président Estrosi a voulu le retour du Grand Prix, il a aussi voulu l’accompagner de trois points importants : le développement de la formation professionnelle pour que cela bénéficie à l’emploi local, le développement d’une filière économique dont nous sommes chargés à la CCI du Var pour devenir un acteur référent de la mobilité durable et, troisième point, accompagner le Grand Prix d’actions de prévention routière qui se traduisent par la volonté de créer un centre d’innovation sur le sujet.
Comment la CCI du Var s’investitelle? Nous sommes convaincus que les grands événements sont un domaine dans lequel il faut nous investir fortement. Nous avons répondu les premiers à la création de la cellule Grands Événements proposée par Provence Côte d’Azur Events, le cluster des palais des congrès de la région. Il faut que nous rentrions dans le concert des territoires en capacité d’accueillir des grands événements. On a des atouts. On les a démontrés avec la Coupe de l’America et différentes compétitions de voile.
Quels sont les enjeux aujourd’hui? Il nous faut être performants sur trois axes. Il nous faut démontrer qu’on peut accueillir dans de bonnes conditions les flux liés à de grands événements, qu’on a les outils pour. Une fois qu’on a accueilli, il faut ensuite savoir gérer la donnée que génère le visiteur, la valoriser. Enfin, ce qui est important aussi, c’est d’être en capacité d’attirer encore plus événements et d’irriguer davantage le territoire.
Il n’y a pas de saturation du calendrier événementiel ? Ce calendrier ne doit pas se cantonner à la haute saison. On doit travailler sur l’ensemble de l’année, impulser plus large, se positionner sur des secteurs nouveaux pour nous comme la biosanté.
Comment vous positionner par rapport à Cannes, Nice et Marseille ? Le but n’est pas d’être en concurrence mais d’agir en complémentarité. D’être reconnus comme une destination d’événements et de congrès, pour nous-mêmes ou en association avec de grands territoires. Notre expérience avec la croisière démontre qu’on sait faire. À chaque étape, ce sont des milliers de passagers qui affluent. On travaille actuellement notre marketing territorial pour formaliser un peu plus l’offre et le potentiel du territoire au-delà des lieux de villégiature.
Vous voyez déjà des retombées du Grand Prix de F ? On sent que la dynamique est en place, les acteurs sont mobilisés collectivement. L’hôtellerie en profite clairement et les retombées médiatiques dont importantes, ça bouge sur les réseaux sociaux. Autre signe fort : le parc d’activité du plateau de Signes qui a pu connaître des difficultés à se commercialiser voit arriver depuis plusieurs mois des demandes d’implantation venant du monde entier. « Le Grand Prix de F rebooste le parc d’activité du plateau de Signes. Il fête ses trente ans cette année avec des acteurs historiques comme Coca-Cola et Ipsen (e acteur de la pharmacie en France). Il reste hectares à commercialiser sur les de la zone la plus proche du circuit. Mais si on regarde le triangle formé par les routes qui le délimitent, le parc compte entre et hectares. L’envergure est celle d’un parc d’intérêt régional, voire national. Cette projection permet d’aller chercher des investisseurs mondiaux et européens. Le travail de la CCI du Var depuis deux ans a été de remettre à plat ce parc, de le projeter dans les outils de planification territoriale. Reste à optimiser des points, mais on avance bien. Les activités qui peuvent s’implanter en rapport avec le Grand Prix et plus largement la mobilité vont nous permettre d’aller plus loin, de compléter l’ADN du parc. »