Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
« En sélection, Balotelli n’a pas dit son dernier mot »
Est à Monaco pour recevoir le trophée des Légendes du Golden Foot. L’actuel sélectionneur de la Chine estime que l’attaquant du Gym a sa carte à jouer pour la Nazionale
CLe mot “Légende” résume tout. Ici, il y a des légendes. Certains le sont en tant que footballeurs, d’autres en tant qu’entraîneurs. Faire partie de ces personnes qui ont laissé une empreinte qui restera pour toujours, pour toute la vie et même après encore, c’est une grande reconnaissance.
Et si vous ne deviez garder qu’un seul de ces trophées ? Rien n’est comparable à la victoire d’un Mondial avec le maillot de son équipe nationale.
Justement, quel regard portezvous sur le football italien ? Les équipes italiennes se portent bien en Coupe d’Europe. Quant à l’équipe nationale, elle reste la deuxième la plus titrée au monde. L’Italie a étoiles, le Brésil en a cinq. Et une, ils l’ont gagnée en aux tirs au but contre l’Italie. Ça veut dire que si cette séance de penalties avait tourné en faveur de la Squadra Azzurra, c’est elle qui aurait cinq étoiles ! (sourire) Pour parler de l’actualité plus récente, c’est vrai que ne pas voir l’Italie au Mondial est un crèvecoeur. Mais il faut l’accepter. Parce que dans les moments difficiles se construisent les futurs moments de joie.
Quel avenir lui présagez-vous ? Je vois de la qualité chez certains jeunes de Serie A. A l’Atalanta, la Roma, la Fiorentina, la Lazio... Je suis optimiste pour le football italien quand je les vois jouer. Roberto Mancini aussi est un jeune entraîneur, et il saura bâtir une équipe. Parce que c’est une bonne chose que de pouvoir la construire avec % de joueurs qui jouent dans le championnat italien.
Vous parliez des clubs transalpins en Coupe d’Europe. La Juventus fait partie des favoris ? La Juventus a toujours commencé une saison en voulant tout gagner. C’est un club qui a pris
conscience qu’une équipe ne peut pas privilégier une compétition par rapport à une autre. La seule méthode de réussir est d’être préparée pour chercher à tout gagner. La Juve a toujours progressé, mais il restait encore - équipes supérieures à elles. Aujourd’hui, elle est vraiment au niveau des meilleurs et peut gagner la Ligue des champions, oui. Et le Paris SG ? L’idée que la Ligue serait trop faible pour lui pourrait l’empêcher de gagner la C? Je connais cette idée selon laquelle quand une équipe est beaucoup plus forte que les autres, le championnat n’est pas assez compétitif. Mais il y a des entraîneurs intelligents qui profitent du large effectif à disposition pour imposer une large revue d’effectif, un gros turnover. Les ou joueurs sont tous protagonistes de la saison, ils se sentent tous concernés psychologiquement, et surtout se retrouvent tous dans une forme athlétique optimale. Et de cette manière, ils colmatent les déficiences d’un championnat qui ne leur paraîtrait pas assez compétitif.
Un attaquant italien joue pas très loin d’ici, depuis trois ans. Balotelli... Mario Balotelli ? C’est un joueur que je connais très bien. Je ne l’ai jamais convoqué en équipe nationale parce que j’avais d’autres idées, d’autres projets. Ça reste cependant un joueur très jeune. En sélection, il n’a pas dit son dernier mot. Il doit recommencer à jouer avec stabilité, continuité, et Mancini saura le prendre en considération. Surtout Mancini, qui le connaît probablement mieux que n’importe quel entraîneur. Vous travaillez en Chine depuis . Comment a évolué le football chinois ? Il progresse au niveau tactique, un club comme Guangzhou Evergrande le montre. Mais c’est encore loin du football européen. C’est un foot différent, d’un niveau inférieur dans l’intensité, la force physique, la qualité technique.
Votre contrat arrive bientôt à échéance avec la sélection nationale. Quel futur envisagez-vous ? Mon contrat se termine le janvier , à la fin de la Coupe d’Asie. J’ai les idées claires, je dirigerai l’équipe pour cette compétition, puis je rentrerai chez moi. Je ne renouvellerai pas mon contrat parce qu’il est arrivé l’heure de rentrer à la maison.
Vous n’entraînerez plus ? En club, non. Je n’en ai plus du tout envie. Mais si une équipe nationale, qui ne serait pas trop loin de l’Italie, m’appelait dans le courant de ces deux prochaines années, on verra. Le sélectionneur de l’équipe de France a également été honoré après son titre de champion du monde en tant que sélectionneur, vingt ans après sa première étoile en tant que joueur. « C’est un grand plaisir d’être là. C’est grâce à un groupe, un staff, » a souligné l’ancien joueur de la Juve, questionné plus tard sur l’inspiration de son ancien entraîneur turinois (-), avec qui il a remporté la Coupe d’Europe des clubs champions notamment. « J’ai eu le privilège d’avoir Lippi. Il est un grand exemple pour moi, une source d’inspiration dans le management d’un groupe. A la Juve, je l’ai bien sentie cette obligation de gagner. C’est quelque chose qui m’a marqué. Le maître-mot, c’est ‘‘s’adapter au contexte’’. Je ne suis pas un entraîneur italien, mais un entraîneur français avec une très belle influence italienne. J’ai eu plusieurs “papa” : l’officiel d’abord, puis Lippi, Jacquet... Il a beaucoup de “fils” Lippi. Et beaucoup d’entre eux sont devenus entraîneurs. »