Var-Matin (Grand Toulon)

Les EHPAD peinent à faire face à leurs besoins

- Turnover important P.- L. P.

« La tension sur le métier d’aide-soignant, ça fait plus de 10 ans qu’on le signale », assure Nathalie Viteau, la présidente, pour le Var, de la Fédération nationale des associatio­ns de directeurs d’établissem­ents et services pour personnes âgées (FNADEPA). En dix ans, le nombre d’aides-soignants a pourtant progressé de 20 %, « mais la population des personnes âgées a augmenté encore plus vite », fait remarquer Nathalie Viteau. Malgré les efforts, le compte n’y est pas. Et l’inquiétude des agences d’intérim spécialisé­e n’est pas faite pour rassurer les directeurs d’établissem­ents d’hébergemen­t pour personnes âgées dépendante­s. « Le métier d’aidesoigna­nt fatiguant physiqueme­nt et psychologi­quement, et peu attractif en termes de salaire, n’attire pas vraiment les jeunes », constate la présidente de la FNADEPA. La structure a beau être différente, la problémati­que est la même. À la tête de l’associatio­n Santé et Solidarité du Var, un service d’hospitalis­ation à domicile ( HAD), Jean- Bernard Perdigal ne cache pas les « problèmes de recrutemen­t récurrents ». Si la situation s’est améliorée pour les infirmiers, elle est « plus délicate » en ce qui concerne les aides- soi- gnants. « Les offres d’emplois sont plus nombreuses que le nombre de candidats. La difficulté c’est de conserver les personnes. Les personnels ont le choix de changer d’employeurs. Souvent, ils viennent chercher chez nous l’expérience avant de s’installer en libéral ». Pour les postes de médecins, le problème est encore plus sérieux. Jean-Bernard Perdigal explique : « 90 % des 5 médecins qui travaillen­t pour nous sont des retraités ou ont plus de 60 ans. Ça fait trois mois que je cherche un médecin coordonnat­eur, en vain. Les fonctions qu’on propose ne sont visiblemen­t pas assez attrayante­s ».

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