À Bonaparte, un film pour casser les clichés
Action, silence, on tourne ! En partenariat avec le théâtre Liberté, des lycéens de première réalisent un clip vidéo pour dénoncer le racisme et l’antisémitisme
Hier après-midi, c’était l’effervescence dans la salle de théâtre du lycée Bonaparte. Les élèves n’avaient plus que quelques heures pour boucler le tournage d’un clip vidéo ayant pour objectif de sensibiliser à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Ce clip vidéo fait partie du projet « Courtsmétrages » initié il y a deux ans par les équipes du théâtre Liberté, portant sur la notion de respect de la dignité.
Visite marquante au camp des Milles
En 2014-2015, les courts-métrages avaient pour sujet le harcèlement à l’école et en 2015-2016 le respect filles-garçons. Le thème « racisme et antisémitisme », abordé par ce troisième volet, a été choisi par les élèves à la suite d’une visite, au mois d’octobre, du site mémorial du camp des Milles à Aix. Chantal Bouley, proviseur du lycée Bonaparte, constate que «cette visite leur a fait prendre conscience jusqu’où pouvait aller l’intolérance, ils ont ressenti la monstruosité de ces actes. Puis le fait de s’en inspirer pour écrire un scénario, le mettre en image, l’interpréter, les a transformés de manière significative. Ils se sont beaucoup investis ».
Les élèves ont tout fait de Aà Z
Cécile Grillon, chargée des relations avec le jeune public au théâtre Liberté, précise que «la notion court métrage pouvait se traduire sous différentes formes : fiction, clip vidéo, film documentaire, publicité… pour transmettre leur message ». Les lycéens ont été impliqués tout au long du processus créatif. Tout d’abord, après avoir réfléchi avec les enseignants aux questions soulevées par la thématique, ils ont accompli un travail d’écriture encadré par les professeurs de français et d’histoire. Puis, ils se sont répartis entre les ateliers scénario, jeu de comédien, technique, régie ; ils ont même écrit les textes des chansons et composé la musique. Par exemple, Ludivine Gil a opté pour l’écriture de scénario : « Nous avons dû décliner le thème principal retenu, en l’occurrence les relations entre une jeune fille, un blondinet et un arabe dans une discothèque, jusqu’à aboutir à un séquencier. Il a fallu tenir compte et débattre des idées des uns et des autres, passionnant ! » Puis, lors du tournage et du montage, les élèves sont encadrés par des professionnels, comme la réalisatrice Amandine Stelletta. La finalisation courts-métrages aura lieu en janvier et février 2017, et la clôture du projet en mars 2017 lors d’une après-midi et une soirée avec projection de films, conférences, tables rondes au théâtre Liberté. Ce projet a obtenu notamment le soutien logistique de la Délégation interministérielle pour la Lutte contre le racisme et l’antisémitisme, les films réalisés devenant un outil de sensibilisation pouvant toucher un large public : élèves, enseignants, encadrants, familles... Les courts-métrages de la session précédente ont dépassé le million de vues sur Youtube.