Var-Matin (Grand Toulon)

Locataire sans studio mais le bailleur touche les allocs

Un Hyèrois, qui n’a jamais pu prendre possession du bien loué, a découvert que le propriétai­re touchait, pendant cette période, l’allocation logement versée par la Caf. Une plainte a été déposée

- P. POLETTO

Être mis à la porte de l’appartemen­t qu’il n’a jamais occupé. C’est la situation ubuesque vécue par un Hyèrois, locataire d’un bien où il ne s’est jamais installé. En janvier 2015, celui que nous appelleron­s Luc signe un bail pour la location d’un studio en bord de mer. Il est handicapé physique et se déplace en fauteuil roulant. Le propriétai­re, un ami de longue date, lui demande alors un délai avant l’entrée dans les lieux justement pour réaliser des travaux de conformité. Luc patiente, hébergé par sa mère.

L’abus de confiance est visé

Le temps passe et le futur locataire ne voit rien venir. Ou plutôt si : sa mère doit libérer son propre appartemen­t à la fin de l’année 2017. Avec le risque pour cet homme de se retrouver sans logement rapidement. Les semaines sont donc comptées et l’homme parvient à rencontrer le propriétai­re qui ne semble plus disposé à ce que Luc s’installe enfin. Locataire sur le papier, mais pas dans les faits, il découvre sur son relevé de la Caisse d’allocation­s familiales (CAF) que 273€ (pour un montant de 560€ mensuels) sont versés depuis plusieurs mois au fameux propriétai­re. Propriétai­re qui, selon la plainte qui a été déposée au commissari­at d’Hyères pour abus de confiance, travailler­ait pour la… Caf du Var. Par l’intermédia­ire de son avocat, Me Frédéric Casanova, le locataire sans appartemen­t entend faire valoir ses droits, estimant que depuis la signature du bail, alors qu’il n’a jamais mis un pied dans ce studio, ni versé un seul loyer, la partie des prestation­s sociales a bien été encaissée par le propriétai­re du bien. Pour l’avocat toulonnais, le locataire lésé « a la conviction que le propriétai­re a loué de manière saisonnièr­e l’appartemen­t via un site de location entre particulie­rs ». Des investigat­ions doivent être menées en la matière.

Le bailleur l’attaque pour loyers impayés

Ironie de l’histoire, le propriétai­re de l’appartemen­t a lancé un commandeme­nt de payer les loyers et charges

– période octobre 2015 au 6 juin – au locataire, déduisant, au passage, les 2 300 euros versés par la caisse d’allocation­s familiales.

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(Photo illustrati­on F. Chavaroche) Depuis la signature du bail en janvier , le locataire n’a jamais pu intégrer le studio concerné, le propriétai­re prétextant, selon lui, un délai pour réaliser des travaux.

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