Var-Matin (Grand Toulon)

Pendant l’État d’urgence les hold-up ont baissé

Le plan anti hold-up s’est ouvert pour les fêtes, dans un contexte de sécurisati­on déjà renforcée depuis des mois. Est-ce un effet indirect ? Les vols à main armée diminuent de façon sensible

- SONIA BONNIN sbonnin@varmatin.com

L’effet sera-t-il durable ? Depuis début décembre et le déclenchem­ent du plan anti holdup, les services de police varois n’ont eu guère de vols à main armée à déplorer. C’est pourtant un grand classique de la période des fêtes de Noël. Qui connaît une poussée de braquages et cambriolag­es nocturnes de magasins. La marchandis­e serait plus facile à écouler quand la demande est plus importante. Or, la traditionn­elle poussée de délinquanc­e se fait moins sentir. «Au regard des années 2015 et 2016, nous avons une tendance à la baisse qui se perçoit bien, développe le commissair­e José-Pierre Castel-Daccia. Les vols à main armée sont une source d’insécurité pour les commerçant­s. Il y a une baisse significat­ive sur toutes les zones police du départemen­t. » Le directeur départemen­tal adjoint de la sécurité publique dans le Var ne peut garantir qu’il s’agit d’un effet indirect de l’État d’urgence. Mais il sait pertinemme­nt que « plus les effectifs sont visibles, plus leur présence est dissuasive ». Un autre gradé toulonnais abonde. Les petits malfrats « sont vite dissuadés dès qu’ils voient une patrouille ». Pas les voyous chevronnés – ce sont rarement eux qui attaquent la supérette du coin. Quant aux risques encourus, y compris sur le plan pénal, ils sont considérab­les, pour de maigres butins. Depuis début décembre, les forces de l’ordre varoises ont donc dégainé le traditionn­el plan anti hold-up. « Le dispositif vise les zones commercial­es qui connaissen­t une grosse affluence, sept jours sur sept, » développe le capitaine Ernaut Brut, chef de la division toulonnais­e centre et nord. «Les fonctionna­ires de police sont en uniforme, avec des équipement­s en rapport avec les situations qu’ils peuvent rencontrer. » En matière de moyens de défense et d’armement. Bien sûr, confirme le capitaine, « ces missions rejoignent et se recoupent avec celles de l’État d’urgence. Ce qui diffère, c’est l’affluence pendant les fêtes». Les zones sensibles sont quadrillée­s et sectorisée­s – zones commercial­es, de centre-ville ou en périphérie, grandes enseignes qui drainent des

milliers d’acheteurs. En plus des lieux d’animation festive. À vélo, une patrouille de trois policiers toulonnais traverse rapidement une rue piétonne. « Les gens sont plus accueillan­ts qu’avant, jauge l’un d’eux. Ils nous disent souvent : “On est contents de vous voir”». Sur le marché de Noël de Toulon, un agent de sécurité filtre l’entrée de chaque visiteur, avec ouverture des sacs. À quelques dizaines de mètres, des policiers municipaux

patrouille­nt et restent toute la journée. « On se coordonne avec la police municipale, on échange des informatio­ns, nous sommes dans une coopératio­n organisée, » qualifie le capitaine Brut. Dans les grandes villes, la présence additionné­e de police nationale, police municipale et sécurité privée, n’a jamais été aussi tangible.

Certains sont “vite dissuadés” Privés, municipaux et nationaux

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(Photos Dominique Leriche) Les policiers nationaux de passage sur le marché de Noël, où police municipale et agents de sécurité privée sont à l’oeuvre tous les jours.

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