Cazeneuve obtient la confiance de l’Assemblée
Le nouveau Premier ministre s’est engagé à ce que chaque journée de son court bail à Matignon soit « utile » pour « préparer l’avenir »
Bernard Cazeneuve a obtenu, hier, une large confiance de l’Assemblée, s’engageant dans son discours de politique générale devant les députés à faire que chaque journée de son court bail à Matignon soit
« utile » pour « préparer l’avenir ».
La déclaration du nouveau Premier ministre a été approuvée par 305 voix contre 239 et dix abstentions, davantage que pour le second gouvernement de Manuel Valls en septembre 2014 (269 voix pour, 244 contre, 53 abstentions) et proche de celle du premier.
Le « courage » du pays face au terrorisme
Une semaine après la passation de pouvoirs avec l’ex-locataire de Matignon lancé dans la course à la primaire de la gauche, Bernard Cazeneuve a affiché l’« engagement » de conforter « notre pacte républicain » et placer au coeur de son action «la notion de respect ». Dans un discours de 45 minutes devant un hémicycle pas totalement comble et souvent dissipé, le chef du gouvernement, invoquant Mendès France et Jaurès, a exalté le « courage » et le « sang-froid » du pays face au terrorisme, et une « société vivante et solidaire », « très différente du portrait désabusé qu’en font les polémistes et les prophètes du déclin ». En présence du gouvernement quasi complet et sous des sarcasmes réguliers de droite, il a défendu, à 130 jours du premier tour de la présidentielle et deux mois et demi de la fin de la session parlementaire, le bilan du quinquennat « à conforter jusqu’à la dernière minute ».
« On peut réformer sans abîmer »
Se plaçant dans les pas des « réformes engagées par les gouvernements » Ayrault et Valls, il a appelé la majorité à être « fière de ce qui a été fait », et clamé que la lutte contre le chômage resterait « évidemment la priorité de ce gouvernement ». De la politique sociale à la crise migratoire, le Premier ministre a attaqué les options de la droite en présence de son candidat pour 2017 François Fillon, aperçu à un moment de son intervention en train de dédicacer l’un de ses ouvrages. « On peut réformer sans abîmer, on peut moderniser sans détruire », a taclé l’ex-ministre de l’Intérieur.