« Ce qui prime aujourd’hui, c’est l’aspect social »
Vincent Delhomel-Desmarest, secrétaire de l’association Promenade des Anges : 14-Juillet 2016
Le secrétaire de l’association Promenade des Anges assistait, hier, à l’Assemblée Nationale, à une table ronde organisée par la Commission d’enquête parlementaire consacrée aux attentats de novembre 2015 et juillet 2016.
Que retirez-vous de cette table ronde ? Nous avons pu aborder la question des dispositifs d’accompagnement des victimes, en essayant de tirer les enseignements de ce qui s’est passé le -Novembre à Paris et le -Juillet à Nice. Je pense notamment aux process de reconnaissance des corps dans les heures qui suivent les attentats, à la situation des gens qui attendent des nouvelles de leurs proches et qui ne savent pas à quoi s’en tenir. On a demandé à revoir ces process d’alerte, même si nous sommes conscients qu’il est très difficile d’anticiper de tels événements, parce qu’il y a des choses qui n’ont pas fonctionné ce soir-là. Il faut par exemple que les services judiciaires soient formés pour annoncer les décès aux familles de victimes. Parce qu’au milieu de la catastrophe, on est parfois loin de l’humanité…
Comment évaluez-vous le travail de la commission d’enquête depuis sa mise en place ? La commission fait un excellent travail, d’autant que ce sont des travaux lourds et pesants. Georges Fenech et Sébastien Pietrasanta, qui chapeautent la mission, sont très impliqués et parfaitement au courant de notre situation. On se sent accompagnés, épaulés, même si Nice est loin de la capitale. Cela dit, localement, on peut aussi compter sur le département, la région, la mairie et le préfet, qui font un travail précieux. Pour revenir à la commission, il y a déjà un gros travail qui a été effectué après le -Novembre, qui se poursuit aujourd’hui et dont on espère qu’il se continuera sous la nouvelle législature, même si on imagine mal que ce travail puisse être interrompu. Nous appelons toutefois de nos voeux la pérennisation du secrétariat d’État chargé de l’aide aux victimes. Même si c’est une très petite équipe, ce sont des gens qui font un travail remarquable et qui sont à nos côtés.
Que partagez-vous avec les représentants des autres associations de victimes ? Malheureusement, entre nous, il s’agit d’un copié collé de l’horreur... Mais nous nous battons aussi pour les mêmes choses, comme par exemple la question des attestations délivrées par la sécurité sociale qui tardent malheureusement à être attribuées. Or, ce qui prime aujourd’hui, c’est l’aspect social. Et on est très loin de la réalité des faits. Les victimes sont connues et identifiées, les certificats ont été établis : la sécu doit reconnaître ces situations. D’autant qu’il y aura forcément des victimes de stress post-traumatiques qui vont se déclarer dans les semaines, les mois qui viennent, et qu’il faudra qu’elles soient prises en charge correctement.
Comment réagissez-vous aux arrestations qui ont eu lieu hier ? Nous laissons la justice faire son travail. Ce sont des gens qui font un travail d’investigation difficile et dangereux, qui risquent pour certains leur vie pour assurer notre sécurité. Nous ne pouvons que saluer leur travail et leur faire confiance. 1. Il s’agit d’un document permettant une prise en charge intégrale des soins liés aux actes de terrorisme.