Le parc national de Port-Cros : enfin du concret !
Après une longue période d’impératifs administratifs, le Parc est enfin entré dans la phase active et concrète de son développement. 47 mesures prioritaires vont être menées entre 2017 et 2019
Dans les locaux du parc national de Port-Cros, situés sur les hauteurs d’Hyères, il règne une belle vibration. Teintée d’une douce euphorie. C’est qu’après les « si », les « peut-être », les déceptions liées aux refus de six communes de ne pas adhérer à la charte (lire les dates clés, ci-dessous) et le fastidieux travail de préparation, tout est soudain devenu concret. Depuis le 28 novembre, en ce jour béni de conseil d’administration où le programme triennal d’actions (2017-2019) a été entériné. Après plusieurs semaines d’échanges avec les communes adhérentes, 47 mesures « prioritaires » ont été retenues sur les 270 identifiées dans la charte du parc. « Toutes les communes n’appliqueront pas ces mesures. Chacune d’entre elles a sélectionné celles qui les intéressaient et il n’y aura pas de sanction si elles ne sont pas appliquées même si nous nous sommes fixé des objectifs de réalisation à trois ans », éclaire Isabelle Montfort, la présidente du Parc. Si Hyères, la commune du coeur du Parc, en a logiquement retenu le plus grand nombre (29), les autres communes s’engagent à développer une vingtaine de projets. Chacune d’entre elles pourra donc solliciter un soutien technique et logistique du Parc et surtout bénéficier de subventions sollicitées pour des projets collectifs.
Une communauté de destins à créer
Une nouvelle donne qui fait tout le sel de ce changement d’ère. « Tant qu’on était hyéro-hyérois, ce n’était pas compliqué mais désormais il faut habiter dans la même maison et créer une communauté de destins », glisse Isabelle Montfort qui appuie son propos en enfourchant son cheval de bataille préféré : la visibilité. Un kit constitué de drapeaux, de plaques de verre dépoli affichant l’emblème du Parc et des panneaux de signalétique va être envoyé à chaque adhérent. Qui pourra ainsi afficher son appartenance et sa fierté. Mais derrière la vitrine, il y a la froideur de la réalité économique. Avec un budget annuel de 7,5 millions d’euros, Port-Cros ne pourra pas supporter seul le financement de toutes les actions et doit obligatoirement lever des fonds. A ce jour, celui-ci a obtenu plusieurs engagements : 700 000 € du Fonds européen de développement régional et 2 M€ du Comité régional de pêche à se partager avec le Parc national des Calanques. « On ne fait pas la course aux millions car certaines actions extrêmement importantes ne sont pas les plus coûteuses », tempère Élodie Durand, la responsable en ingénierie financière. À titre d’exemple, le déploiement de la marque Esprit parc national (lire ci-dessous) est typiquement le genre de projet qui va alimenter la dynamique du groupe. L’aune d’une nouvelle ère s’ouvre enfin. L’année des 53 ans du Parc. Un bon âge pour réenchanter sa vie...