Des sujets et des propositions
Europe et migrants
Sur l’Europe et la question migratoire, thèmes abordés de concert, les visions sont quasiment aussi nombreuses que les candidats, même si les différences sont surtout affaire de nuances, tous restant peu ou prou européens. Le plus européen ? Vincent Peillon, qui plaide pour un plan de relance de mille milliards autour d’un axe franco-allemand et pour l’accueil de plus de migrants. Benoît Hamon, qui prône davantage de coopération, est à peu près sur la même ligne, tout comme François de Rugy. Le moins européen ? Arnaud Montebourg. Ce dernier appelle prioritairement à un renforcement des barrières douanières et à une harmonisation du statut des travailleurs détachés. Jean-Luc Bennahmias propose une variante, un socle social avec les pays d’Europe du sud. Manuel Valls et Sylvia Pinel aspirent quant à eux à une refondation de l’Union, assortie d’un renforcement de ses frontières, Pinel souhaitant «l’instauration d’un droit d’asile européen, pour que les demandes ne soient pas traitées différemment d’un pays à l’autre». La phrase marquante. - Vincent Peillon : « En contrepartie de la réduction de notre dette, il faut faire accepter à l’Allemagne un grand plan d’investissement… Nous aurions dû mettre en place des corridors humanitaires, on peut encore le faire. »
Energies du futur
Sur ce thème, une ligne de fracture s’est dessinée entre ceux qui misent sur le tout-énergies renouvelables au plus tôt, soit à l’horizon 2050, et ceux qui jugent que nous avons encore besoin du nucléaire pour assurer un temps notre indépendance énergétique. Dans la première catégorie, François de Rugy, Benoît Hamon, Jean-Luc Bennahmias. Dans la seconde, Arnaud Montebourg, Manuel Valls et Sylvia Pinel, Vincent Peillon étant plutôt sur une position intermédiaire. La phrase marquante. - François de
Rugy : « On peut se passer du nucléaire à l’horizon 2050 en faisant d’abord des économies d’énergie, qui redonneront aussi du pouvoir d’achat aux Français. L’uranium, qui fait fonctionner nos centrales nucléaires, vient à 100 % de l’étranger. Alors qu’on ne me parle pas d’indépendance énergétique grâce au nucléaire. »
Légalisation du cannabis
Quatre candidats y sont favorables : Benoît Hamon, Sylvia Pinel, François de Rugy, Jean-Luc Bennahmias. Arnaud Montebourg et Manuel Valls y sont opposés. Vincent Peillon n’a pas quant à lui une position arrêtée sur cette question. La phrase marquante. - Sylvia Pinel:
« La légalisation du cannabis est un enjeu de santé publique autant que de sécurité pour mettre fin aux réseaux mafieux.»
Education
Ce sujet est consensuel. Tous veulent mettre le paquet sur l’école, par le biais de mesures dont beaucoup se recoupent : effectifs réduits dans les classes (Hamon, Montebourg), meilleure formation des maîtres (Peillon, Pinel), rémunération accrue des professeurs (Valls, de Rugy), accent mis sur le français (Valls), renforcement du lien école-entreprise (Pinel), soutien aux enseignants qui innovent (de Rugy), deux profs par cours au collège pour mieux suivre les décrocheurs (Bennahmias)… La phrase marquante. - Benoît
Hamon : « Je propose de limiter les effectifs à vingt élèves par classe et la création d’un service public de l’aide aux devoirs.»
Laïcité
Manuel Valls veut adosser une charte de la laïcité à la Constitution. L’ancien ministre de l’Intérieur évoque la laïcité comme un « combat ». Benoît Hamon et Vincent Peillon insistent sur la nécessité « de ne pas désigner une religion à la vindicte publique» (Hamon). Sylvia Pinel et François de Rugy pointent des risques de régression, en particulier sur l’égalité hommes-femmes, Arnaud Montebourg se situant à la convergence de positions assez concordantes. La phrase marquante. - Arnaud Montebourg : « Il faut refuser la tyrannie d’une minorité contre la loi générale, tout comme la tyrannie de la majorité contre les différences. »