Grand avocat pénaliste Paul Lombard est mort
«Une légende du verbe s’éteint, l’histoire judiciaire perd l’un de ses géants» ,a salué son associé Olivier Baratelli : le célèbre avocat pénaliste Paul Lombard est décédé de complications pulmonaires, hier après-midi à l’Hôtel des Invalides à Paris, à l’âge de 89 ans. En plus d’un demi-siècle, il est intervenu dans plusieurs des plus grands dossiers de l’histoire criminelle française, de l’affaire de Bruay-en-Artois (1972) à celle du petit Grégory (1984), en passant par le procès Ranucci (1976). Également avocat de grandes causes, il a eu à traiter de la responsabilité médicale (l’affaire Albertine Sarrazin), du combat des femmes pour l’avortement, des drames du Heysel et de Furiani… et s’est par ailleurs occupé des successions de peintres de renom, dont Picasso, Bonnard et Chagall.
Non-lieu dans l’affaire Suzanne de Canson
Né le 17 février 1927 à Marseille, diplômé d’études supérieures (DES) de droit, il eut pour mentor l’avocat marseillais Emile Pollak – « J’ai découvert l’éloquence en l’entendant plaider au procès Dominici», disait-il – et a exercé de 1952 à 1995 dans sa ville natale. Evoqué comme possible garde des Sceaux, ses ambitions nationales sont brisées le 21 décembre 1988 : il est inculpé par le juge JeanPierre Bernard de recel, complicité et usage de faux en écriture privée dans l’affaire Suzanne de Canson, riche héritière dépouillée par une extenancière de bar de nuit toulonnais. Intervenu dans la négociation de la vente au Louvre du tableau Le Gentilhomme sévillan de Murillo, transaction qui se révèle frauduleuse, il passe devant les assises du Var en 1991, à Draguignan, et bénéficie finalement d’un non-lieu. A un âge où d’autres auraient pris leur retraite, il s’installe par la suite à Paris, dirigeant en collaboration avec d’autres avocats le cabinet « Lombard Baratelli et associés ». En 2008, il était encore apparu dans un grand procès d’assises, celui de Michel Fourniret, en tant que conseil de la famille d’une des victimes du tueur en série.