«Brexit»: Londres menace à demi-mots l’UE de dumping fiscal
A deux jours d’un discours clé de la Première ministre Theresa May, son ministre de l’Économie, Philip Hammond, a menacé hier l’Union européenne de « changer de modèle » fiscal et économique pour « regagner de la compétitivité » si son pays n’obtient pas un accès au marché européen, tout en gardant le contrôle de l’immigration. « Nous devrions être capables de trouver un accord pour permettre, sur une base de réciprocité, l’accès à nos marchés respectifs sans l’intégration politique que l’adhésion à l’UE a impliquée», a-t-il déclaré dans une interview au journal allemand Welt am Sonntag.
Réduire l’impôt sur les sociétés
Répétant que « le message du référendum [sur le Brexit, Ndlr] est que nous devons contrôler notre politique d’immigration», il a précisé que ce contrôle devra porter, pour les ressortissants de l’UE, « sur la liberté de voyager pour venir travailler, la liberté de s’installer et la liberté de créer une entreprise» . Et de laisser entendre la possibilité de se lancer dans un dumping fiscal en baissant les impôts des entreprises basées au Royaume-Uni afin qu’elles restent compétitives malgré les droits de douanes européens. Le gouvernement a d’ailleurs déjà annoncé vouloir réduire d’ici 2020 l’impôt sur les sociétés de 20 % actuellement à 17 %, ce qui en fera le plus faible de tous les pays du G20. «La plupart d’entre nous qui avons voté pour rester [dans l’UE] aimeraient que le Royaume-Uni demeure une économie au style reconnaissable européen avec un système d’impôts de type européen, un système de régulation de type européen » ,a expliqué Philip Hammond, qui avait fait campagne pour rester dans l’UE. « Mais vous pouvez avoir la certitude que nous ferons ce que nous avons à faire», a-t-il mis en garde.