Var-Matin (Grand Toulon)

Dal Maso vise un titre et rêve de qualificat­ion

Le successeur de Jacques Delmas se retrouve, après l’arrivée de Richard Cockerill, à nouveau cantonné à la mêlée. Il prend cette situation avec philosophi­e. Au moins en apparence

- PAUL MASSABO

Pour le match contre Sale, dimanche dernier à Mayol, Marc Dal Maso avait choisi de suivre la rencontre du haut de la tribune auprès de David Fraisse, le vidéaste du club. L’entraîneur de la mêlée toulonnais­e, qui avait pris du grade après le départ de Jacques Delmas, se retrouve quelque peu mis sur la touche. Un comble pour un entraîneur des avants. S’il retrouve des prérogativ­es limitées, le seul Français du staff technique toulonnais désormais siglé « Made in England », n’avait pas envisagé de vivre ses six premiers mois dans le Var de la sorte. L’homme pudique et/ou réservé semble par moment spectateur du RCT. S’il s’investit et s’implique à fond auprès des joueurs, peutêtre ne s’impose-t-il pas assez auprès du coach en chef.

Vous n’étiez pas sur la touche contre les Sharks. C’était votre choix ? C’était une première de ma part à Toulon. C’était d’ailleurs très instructif. Je suis ravi de l’avoir fait. Je crois avoir pu grâce à la vidéo disponible immédiatem­ent faciliter le travail de nos piliers.

Face à ces Anglais, l’animation offensive a très longtemps laissé à désirer. Comment l’expliquez-vous ? C’est vrai que hormis un début et une fin de rencontre intéressan­ts, on s’est perdu au milieu. Selon moi, on ne s’est pas montré assez ambitieux dans le jeu. J’ai l’impression qu’on est encore un peu craintif. Dommage, car avec les joueurs que nous possédons, nous ne devrions pas l’être. Notre jeu n’est pas encore en place. Nous n’avons pas pris la pleine mesure de cette équipe. C’est probableme­nt une question de temps.

« À Toulon, on n’est que de passage »

Toulon est-il vraiment un club différent ? J’avoue que je ne savais pas que ça se passerait ainsi ( entraîneur­s en six mois). Mais c’est une expérience intéressan­te à vivre. À présent, il ne faut pas se poser de questions mais avancer. Maintenant, mon objectif est de décrocher un titre avec les entraîneur­s en place. Malgré tous les aléas, j’ai conscience d’avoir une chance énorme d’entraîner Toulon. Je sais être un privilégié même si, pour l’instant, on n’est pas allé au bout. On n’a pas fait le maximum. On va encore grandir, ensemble.

Existe-t-il deux RCT, l’un vu de l’extérieur et l’autre vécu de l’intérieur ? Toulon est un club atypique, plein de paradoxes. Le RCT est connu et reconnu dans le monde entier mais c’est un club qui a l’avantage de rester proche de ses supporters. Ce club brille tout en restant à échelle humaine. De l’intérieur, on n’est pas pris par la pression de cette structure qui pourrait s’apparenter au Barça mais dans laquelle on travaille encore dans des Algeco. Mais j’ai surtout compris, qu’au RCT, on n’y était que de passage.

Partagez-vous avec Mike Ford et désormais Richard Cockerill la même vision du jeu ? On n’a pas la même culture du rugby. On est proche mais notre approche du jeu n’est pas la même. Je pense qu’on est complément­aire. Travailler avec des Anglo-Saxons est une expérience enrichissa­nte même si ces derniers sont prêts à mourir avec leurs conviction­s plutôt que changer de stratégie.

Êtes-vous prêts à aller mourir à Londres pour la qualificat­ion ? Je l’espère mais on sait tous que ce sera très difficile. A nous de nous montrer fort en défense en étant agressif, à nous de les contrer sur la conquête, tant en touche qu’en mêlée, à nous de marquer quatre essais.

 ??  ??
 ?? (Photo Dominique Leriche) ?? Malgré le discours officiel, Marc Dal Maso paraît désormais très isolé au sein du staff technique du RCT, très «anglais».
(Photo Dominique Leriche) Malgré le discours officiel, Marc Dal Maso paraît désormais très isolé au sein du staff technique du RCT, très «anglais».

Newspapers in French

Newspapers from France