Le « renouveau » en pleine répétition
La séance a été animée hier matin, boulevard de Strasbourg. Donnant de la baguette, le maestro du Choeur de Toulon, en pleine démonstration, a semblé petit face à la magistrale toiture classée Bâtiment de France. Pourtant, les quatre-vingts musiciens ont fait naître quelques frissons chez les officiels, médias et curieux massés à l’inauguration de la salle de répétition flambant neuve. Au départ, ce n’était pas gagné…
« Avant, il pleuvait »
« Avant, la salle était dans un état dramatique, il pleuvait, concède Hubert Falco. La toiture menaçait de tomber… »« On est chanceux, poursuit le directeur artistique encore ébahi. Cela fait trente ans que je suis là, on attendait ces travaux avec impatience. À mon arrivée, l’espace était un lieu de stockage. Il y avait des tonnes de décor ici, c’était poussiéreux. Une seule lumière marchait une fois sur deux et, pour passer du côté cour au côté jardin, on se faufilait (il mime un pas de profil, Ndlr) entre les décors… » L’aménagement des combles, cachés du grand public et dotés d’une nouvelle acoustique aiguë, a nécessité de véritables prouesses techniques et quelques compléments de budget souhaités par le maître d’ouvrage
(TPM). «Cela n’a pas un chantier simple, il a fallu gérer le cycle des répétitions où il ne fallait pas faire de bruit, on a dû jongler, confirment les architectes aixois Christophe Cazorla et Laurent Leccia. Nous avons connu beaucoup de contraintes, au niveau de la toiture, la salle, l’acoustique, et même avec le système de chauffage qui devait ventiler et chauffer sans faire de bruit ! » Quatre années d’études et un an et demi de chantier ont permis cette sublime
avancée vers le « renouveau ».« Cette salle libère le foyer André-Campra, qui pourra être rendu au public,
se félicite M. Bonnet. C’est un “plus”. Si les musiciens ont toujours effectué le maximum dans le passé, ils peuvent à présent donner la pleine mesure de leur talent. »