Actu Sans vous, impossible de les sauver
L’association Rencontres africaines permet à de jeunes enfants d’être opérés au centre cardio-thoracique de Monaco. Pour cela, elle a besoin de familles d’accueil
Elle a 5 ans et demi et le regard qui pétille. Jessica est comme un poisson dans l’eau dans la famille qui l’accueille pour quelques semaines à Cagnes-surMer, loin de Madagascar où elle vit. La fillette est venue seule jusqu’en France pour une bonne raison : la vie. Car elle va être opérée du coeur au centre cardio-thoracique, à Monaco. Une intervention longue et complexe, indispensable à sa survie mais irréalisable dans son pays. C’est grâce à Rencontres africaines que ce petit miracle a pu se produire. Depuis 25 ans, cette association organise la venue d’enfants d’Afrique pour des opérations (pour la plupart des pathologies cardiaques) qui ne peuvent pas être réalisées chez eux. Mais pour qu’ils puissent être soignés par l’établissement monégasque, il faut des familles bénévoles, prêtes à les accueillir pendant quelques semaines, à les choyer comme s’ils étaient l’un des leurs, à veiller sur eux pendant leurs séjours à l’hôpital.
Un engagement lourd mais gratifiant
Françoise et André s’occupent de Jessica depuis une semaine. Le jour de notre rencontre, ils ont un dernier rendez-vous au centre cardio-thoracique avant l’opération. Avec son petit stéthoscope en plastique rouge, la fillette écoute le coeur de «Fanfan». Tout va bien. Elle sort le livre que lui a offert le couple, un imagier dédié à l’hôpital. Et elle montre l’image d’un enfant et d’un médecin. C’est elle, explique-t-elle. Elle se fait parfaitement comprendre avec quelques gestes. Elle ne parle pas français pourtant elle se met à chanter Petit papa Noël dans la langue de Molière. «La première fois que nous avons reçu un enfant, c’était la petite Awa, 2 ans et demi, nous avions un peu peur de la barrière de la langue. En réalité, ça ne pose aucun souci. Nous parvenons à nous comprendre. Les bambins sont spontanés, intuitifs », raconte André.
S’occuper d’un enfant malade comme si c’était le sien
Jessica est gaie, pleine de vie. C’en est même difficile de prendre la mesure de l’affection qui la ronge. Et pourtant, la fillette pleine d’énergie est bien malade. Alors les sorties ne s’éternisent pas en cette saison d’épidémies hivernales. Le couple de Cagnois s’en occupe comme si elle était un membre de leur famille. «Nous l’avons emmenée voir ma mère; elle l’appelle mamie ! s’amuse Françoise. Nous l’avons aussi présenté à nos enfants, ils sont grands, ils ont la trentaine mais ne sont pas encore parents. Ils étaient ravis de la voir, et elle également. »
Gérer les peurs
Seulement, la responsable de l’accueil chirurgical de Rencontres africaines met en garde : « accepter de devenir famille d’accueil est un engagement lourd. Il y a beaucoup de bons côtés mais aussi d’autres moins bons. Il faut savoir gérer les peurs, les angoisses de ces enfants qui se retrouvent loin de chez eux, dans un pays et avec des gens qu’ils ne connaissent pas. Je conseille toujours aux familles d’agir comme s’il s’agissait de leur enfant, sans se poser trop de questions. » Ainsi, faut-il avoir le temps de s’occuper d’un bout de chou, l’accompagner durant son séjour hospitalier, le rassurer. La famille d’accueil est un point de référence dans le parcours de l’enfant, l’objectif étant qu’il reparte chez lui sans médicament, guéri. « Ces bambins ont eu la chance d’être repérés par des médecins locaux. Sans cette prise en charge, ils ne survivraient pas. Chaque maillon de la chaîne est donc fondamental : le convoyage, la place opératoire et la famille d’accueil. Si un élément manque, on ne peut rien faire. » D’où l’appel de l’association : «Nous recherchons des bénévoles, prêts à s’occuper pendant quelques semaines d’un enfant. Sans cela, nous ne pourrons pas les recevoir ni les faire opérer. » Rens. 06.15.37.06.72. ou 06.62.52.11.50. Par mail à accueilchirurgical.ra@gmail.com Site internet (en cours de réfection) www.rencontresafricaines.org