BOULES CIRCUIT PASSION PÉTANQUE (FINALE À FRÉJUS) Seul au monde!
En parallèle de l’épreuve par équipes se déroule le tir de précision. Là où technique, et surtout mental, sont déterminants
La tension est au maximum. Le score affiche 30-34 pour Bertoux et il ne reste plus qu’un tir à effectuer. Au tour d’Hatchadourian de s’élancer. Le Dracénois fixe son objectif, s’élance... et réussit ! Il marque cinq points et passe devant son adversaire. Sous pression, Lucien Bertoux manque dans la foulée son ultime tentative... Il est éliminé. Bienvenue au tir de précision. Comme son nom l’indique, cette pratique fait donc la part belle au tir, à l’occasion d’un concours avec des buts situés à des distances différentes et des points attribués en fonction de la réussite. Lors de cette épreuve, on retrouve toujours les mêmes gestes. D’abord, les pieds dans le cercle. Toujours. Puis le regard se tourne vers le but, alors que les jambes sont légèrement fléchies. Et pour finir, le tir. Toujours.
Chacun ses manies
« C’est une compétition spéciale, explique Audrey Bandiera, l’une des participantes à Fréjus. Il faut un entraînement spécifique pour trouver le geste juste : une bonne courbe, un bon poignet pour “arrondir” la boule et une excellente flexion des jambes. L’essentiel étant de forcer le moins possible. » Comme le ferait l’ancien demi d’ouverture du RC Toulon, Jonny Wilkinson, il faut répéter ses gammes encore et encore afin d’être le plus détendu possible au moment où l’enjeu est le plus grand. Et, comme dans le monde de l’ovalie, le meilleur n’est pas toujours le plus adroit. L’aspect psychologique y est déterminant : « Lorsque tu vas dans le rond, tu penses à l’enjeu, forcément », raconte en connaisseur Christophe Sarrio, le tenant du titre. La tension est alors à son comble. Le silence est total, et la moindre sonnerie de téléphone est synonyme de rappel à l’ordre pour le malheureux. Au centre de l’arène, chaque tireur est seul avec sa boule. Et ses petites manies. Certains frottent leur main sur le polo, d’autres vont et viennent vers le bouchon... Chacun a son truc pour bien se préparer.
« Mental d’acier »
Quoi qu’il arrive, « il faut avoir un mental d’acier, ajoute Audrey Bandiera, vice-championne du monde et triple championne d’Europe en triplette. On a une seule tentative sur chaque objectif donc on n’a pas le droit à l’erreur. Et si l’on en fait, il faut prendre sur soi et vite oublier pour passer à la suite. Dans le cas contraire, on peut vite se sentir seule au monde... » En revanche, si le but est atteint, la satisfaction est d’autant plus grande. Sarrio se souvient : « L’année dernière, lors de la finale à Lyon, j’étais dans une situation stressante : si je tapais le bouchon je gagnais, et si je manquais je perdais. » Et alors ? « J’ai réussi », glisset-il avec un sourire malicieux.