SDF: les nouveaux solidaires varois
Depuis 2012, la France n’avait pas connu pareille vague de froid. Le Var, habitué à une certaine douceur, n’y a pas échappé. Et en début de semaine, le thermomètre y est descendu au-dessous de 0°C, y compris sur le littoral, obligeant le Préfet et la Direction départementale de la cohésion sociale à déclencher le niveau 2 du plan Grand froid. Car si tout le monde est touché par cette offensive hivernale, il est une catégorie de personnes qui en souffrent tout particulièrement : les sans-abri. La France a beau être la 5e puissance économique du monde, ses rues comptent plus de 140000 sans domicile fixe. Un nombre qui a augmenté de 50 % en 10 ans ! À en croire Arnaud Pouly, directeur départemental de la cohésion sociale, si la précarité n’augmente pas dans le Var, « elle ne baisse pas non plus ». La dernière vague de froid l’a démontré avec force. Lundi, alors que le thermomètre chutait fortement, le Service intégré d’accueil et d’orientation (SIAO), plus communément baptisé le 115, a reçu quelque 240 appels, contre 140 en moyenne en temps normal ! Si le département n’a eu aucun décès de sans-abri à déplorer depuis 2014 (« mais
on ne va pas non plus s’en enorgueillir », déclare Arnaud Pouly), la tâche reste énorme pour sortir les SDF de la rue.
Un budget en hausse
Les moyens sont pourtant loin d’être ridicules. Chaque année, le budget pour l’hébergement et la réinsertion des SDF s’élève à 15 millions d’euros dans le Var. En augmentation de 10 % sur les trois dernières années. En termes de capacités, le département compte aujourd’hui 110 places en hébergement d’urgence et 518 places en centres d’hébergement et de réinsertion sociale. Il faut croire que tous ces efforts sont encore insuffisants. Plongée dans la misère de la rue varoise.