Var-Matin (Grand Toulon)

«Offrir un cadeau aux personnes en situation précaire»

Myriam Picardel, présidente de Sans toit et si c’était toi ?

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Agent de sécurité de profession, Myriam Picardel est la présidente fondatrice de Sans toit, et si c’était toi. Créée il y a tout juste deux ans, cette associatio­n d’aide aux personnes en situation précaire s’est surtout fait connaître depuis avril dernier, date à laquelle elle a ouvert le restaurant éphémère Comme à la maison.

Comment vous est venue cette idée de restaurant éphémère ? L’associatio­n a commencé à récupérer les marchandis­es invendues de Carrefour Mayol. Très vite, on s’est rendu compte qu’on ne pouvait pas donner de la viande crue à des personnes à la rue. Il nous est apparu évident qu’il fallait la cuisiner et la distribuer sous forme de plats chauds. Grâce à Salsa Solidarité, qui a organisé un gala auquel ont participé  personnes, on a récupéré   euros. On a pu acheter un vieux camion pizza et le transforme­r en food-truck.

Quel est le concept de ce food-truck? Tout est dans son nom : Comme à la maison. L’idée de ce restaurant éphémère est de proposer un repas complet - entrée, plat, fromage, dessert et café préparé à bases de produits frais. C’est de la cuisine familiale. Sur le coup de  h , le camion, peint aux couleurs «girly» de l’associatio­n, s’installe à l’entrée du port de commerce de Toulon. Les bénévoles montent les tables, les chaises et disposent de la vraie vaisselle. Ne reste plus qu’à servir le repas à table. À la fin, on fait chauffer de l’eau et on fait la vaisselle. Tout le monde s’y met. Comme à la maison.

Pourquoi n’ouvrir ce restaurant éphémère qu’une fois par semaine ? Ce n’est pas un problème d’approvisio­nnement, mais l’idée de départ était d’offrir un cadeau aux personnes en situation précaire. Proposer un repas chaud tous les soirs, ça devient de l’assistanat. Ce n’est pas ce qu’on veut faire. Un peu dans la même logique, on a choisi de fonctionne­r sans aucune subvention. Ça nous pousse à être dynamique, toujours en mouvement. Tout ce qu’on offre aux personnes en situation précaire, il faut qu’on aille le chercher. Pour ce faire, on est très actif sur notre page Facebook suivie par plus de   personnes. Un moyen de communicat­ion qui nous a permis de nous faire connaître des personnes voulant faire du bénévolat, comme des donateurs. C’est aussi par ce biais-là que des propriétai­res nous ont signalé qu’ils étaient prêts, pour l’hiver, à mettre une chambre, un studio à dispositio­n des SDF.

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