Le Front national se rapproche de la droite populiste allemande
La présidente du Front national français, Marine Le Pen, a prédit hier, lors d’un congrès des droites extrêmes et populistes européennes, une révolte électorale cette année en Europe lors d’une série de scrutins cruciaux. Galvanisée par le Brexit et l’investiture de Donald Trump, elle a jugé qu’en 2017 les électeurs français, allemands et néerlandais pourraient « changer la face de l’Europe» : « 2016 a été l’année où le monde anglosaxon s’est réveillé. 2017 sera, j’en suis sûre, l’année du réveil des peuples de l’Europe continentale», a-t-elle déclaré à Coblence, en Allemagne, lors d’une réunion de partis membres du groupe Europe des nations et des libertés (ENL) du Parlement européen fondée en 2015.
(1)
Trop «socialiste»
«Il faut passer à l’étape suivante [...], l’étape où nous serons majoritaires dans les urnes à chaque élection » ,at-elle proclamé. Et de tirer une nouvelle fois à boulets rouges sur l’euro, la « tyrannie » de l’UE, ou encore la politique migratoire de la chancelière Angela Merkel. Ce congrès était aussi l’occasion d’entériner un rapprochement entre le FN et l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), jeune formation populiste anti-islam et anti-élites qui est en pleine ascension électorale, surfant sur les inquiétude générées par l’arrivée de plus d’un million de demandeurs d’asile depuis 2015. Même si, au sein même de l’AfD, des cadres se sont désolidarisés en raison de la présence de Marine Le Pen, que certains jugent trop « socialiste » sur le plan économique, alors que l’AfD est libérale. 1. Présentée comme un « contre-sommet » européen, cette réunion leur a permis de mettre en avant les thèmes qui les rapprochent. Des responsables de formations souverainistes d’Italie, d’Autriche, de Belgique, et de République tchèque étaient également présents.