À la fédération varoise du PS, la grosse surprise Hamon

Dans une fédération socialiste plutôt pro-Valls, et même si ce dernier arrive en tête dans le Var, les résultats du premier tour en ont forcément déçu plus d’un. Le camp Hamon lui a le sourire

Comme un signe. Thomas Roller, responsable départemental de la campagne de Benoît Hamon, était l’un des premiers militants à arriver hier soir à la fédération socialiste du Var. Détendu. Souriant même. Les résultats des premières centaines de bulletins que lui envoient les « hamonistes » donnent son champion en tête, devant Manuel Valls. « Il faut rester lucide. Ce ne sont que les premières centaines. Mais si la tendance se confirme, ce sera une vraie surprise », confie le jeune homme. Beau joueur, Bernard Giner, patron du PS dans le Var et pro Manuel Valls, lui communique le sondage «sortie des urnes » de la RTBF qui donne le tiercé Hamon Valls - Montebourg. Il est 19 heures passées de quelques minutes à peine, la soirée ne fait que commencer… En attendant que les choses se décantent, le premier secrétaire fédéral se rassure avec la participation. « Si on a 1,5 million de participants, ce ne sera pas la Berezina », déclare-til. Très vite, les chiffres évoquent entre 1,7 et 1,9 million de votants. Ouf ! Le PS n’est pas aussi mal que certains le décrivaient.

Coup de barre à gauche

Pour Hervé Bertolotti, le PS va même très bien en ce dimanche soir. Le représentant d’Arnaud Montebourg dans le Var débarque au siège du parti, un grand sourire en travers du visage. S’il veut croire à une qualification de son poulain pour le second tour, il se réjouit surtout du grand coup de barre à gauche qui se profile. « Même si Montebourg n’arrive qu’en 3e position, on va remettre le PS à gauche », affirme-t-il avec assurance. Dans une fédération qu’on dit rouler pour l’ex Premier ministre, ses partisans se font plutôt discrets. Et ce n’est pas l’arrivée groupée de Jimmy Coste, Nicolas Andreoli et Christophe Dimek qui change ce sentiment. Eux aussi ont le sourire. Et eux aussi soutiennent Benoît Hamon. Dans le bureau de Berthe à La Seyne, leur candidat est très largement devant avec 36 % des voix, contre 28 % pour Manuel Valls. Quelques minutes plus tard, dans une intervention à la télé, la Haute autorité des Primaires citoyennes confirme la tendance. Les partisans de Benoît Hamon applaudissent timidement. « On est content bien sûr, mais un gros boulot nous attend tout au long de la semaine. Ça va être très studieux. Une semaine entre deux tours, c’est toujours très compliqué, d’autant qu’on est tous salarié et qu’il va falloir cumuler notre journée de travail et les actions sur le terrain », explique Thomas Roller. À la télé, la déclaration de Montebourg annonçant son soutien à Hamon est chaudement applaudie. La bataille du second tour a déjà commencé.