Var-Matin (Grand Toulon)

Ils gagnent leur pain à la force de leurs mollets

Si l’avenir du trafic dans les centres-villes semble passer par l’usage du vélo, le monde de la livraison et du transport de marchandis­e y trouve aussi son compte. C’est ce que démontrent Alexis et Laurent

- VIRGINIE RABISSE vrabisse@varmatin.com

D’aucuns diront que la physionomi­e de Toulon n’est pas propice au développem­ent du cyclisme, encore moins lorsqu’il s’agit d’en faire une activité profession­nelle. Pourtant, ils ont beau être lestés de charges plus ou moins importante­s, Alexis Rivet et Laurent Picard assurent que, malgré le vent, les pavés mouillés du cours Lafayette ou les côtes parfois trop abruptes , le vélo a bien sa place en bord de rade. Sur leurs engins qui avancent à la force du mollet, les deux hommes tentent de montrer une autre voie.

Des fleurs au Faron, un fauteuil Voltaire sur les hauteurs, de la bière en centrevill­e ou de l’épicerie au Mourillon. Depuis deux ans, Alexis Rivet sillonne Toulon et ses environs pour des livraisons avec Les Vélos coursiers toulonnais. À la mode new-yorkaise. « Mais moi, je ne m’accroche pas

aux camions ! » S’il transporte les colis de particulie­rs, il travaille principale­ment avec des profession­nels, notamment dans le milieu médical et celui des prothèses dentaires. Et, depuis 2014, il est parvenu à fidéliser une clientèle qui, assure-t-il, ne reviendrai­t sur ce mode de transport de marchandis­e pour rien au monde. « Mes clients sont convaincus par mes tarifs. » Sans frais de carburant – il bénéficie d’un partenaria­t avec

Bouticycle pour l’entretien de ses montures –, les prix que pratique Alexis sont particuliè­rement compétitif­s. Pourtant, le cycliste est persuadé que ce n’est pas le seul aspect qui pèse sur ce choix : «Le côté écologique intéresse les gens.» En tout cas, il a clairement pesé sur son choix à lui. Le coursier a la certitude que son « travail contribue à désengorge­r la ville ». Mieux, il considère que « le vélo, c’est l’avenir en

ville ». Et d’en énumérer les avantages: «Je ne fais pas de bruit, je ne pollue pas, je ne dégrade pas la chaussée. » Tout le contraire de la congestion causée par le « tout voiture ».

La vraie aventure

Ainsi, Alexis Rivet revendique clairement sa fibre écolo, son attachemen­t à la nature qu’il croit tenir de son Jura natal. Un penchant qui, couplé à son amour du sport et du vélo, l’ont conduit à créer Les Vélos coursiers toulonnais. Après avoir quitté la Marine, ce quadra cherchait « un travail qui [lui] plaisait », surtout pas dans un bureau. « J’avais vu que ce type de

service existait, mais pas à Toulon. Ça a marché tout de

suite ! » Dès les premiers mois, il parvient à se dégager un salaire et, très vite, s’adjoint les services de Samuel, un jeune qu’il aide à se lancer dans le métier et qui le remplace les mercredis ou en période de surcroît d’activité. «C’est ça la vraie

aventure : la création d’entreprise ! » Et malgré les embûches – les nombreux nids de poules et trous sur la voirie toulonnais­e, mais « ça s’améliore », positive Alexis –, la voie qu’il a choisi d’emprunter semble celle du succès.

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(Photo Patrick Blanchard) En , Les Vélos coursiers toulonnais ont parcouru quelque trente mille kilomètres pour environ sept mille livraisons.

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