Var-Matin (Grand Toulon)

Laurent, le «cyclopolit­ain» du quartier

- V. R.

Lui aussi a créé son emploi. Depuis juin dernier, à dos de « cyclopolit­ain», sorte de rickshaw comme ceux qu’on voit dans le sud-est asiatique plutôt que le nôtre, Laurent Picard enchaîne les transports de personnes et quelques livraisons. «Vous savez, quand vous êtes demandeur d’emploi à 58 ans, on vous dit que vous n’êtes plus bon pour le travail… », lâche-t-il. Loin de lui l’idée de prendre sa revanche. Juste celle de créer une entreprise dans l’air du temps. Porté par une franchise – Mon Coursier de quartier –, le quinqua s’est installé en tant que microentre­preneur et a dû investir une dizaine de milliers d’euros pour acquérir son engin. Depuis, du mardi au samedi de 10h30 à 12 h 30, il prend position sur le cours Lafayette, prêt à véhiculer les Toulonnais qui viennent de faire leur marché. Il se dit cruise friendly et bénéficie d’un partenaria­t avec Les Vitrines de Toulon, l’associatio­n des commerçant­s du centre-ville, ou encore avec une supérette du boulevard Bazeilles. « Je livre les commandes tous les jours sauf le lundi : ce jour-là, c’est Alexis qui prend le relais.» Les deux coursiers travaillen­t en effet en bonne intelligen­ce, sans se mettre de bâton dans les roues.

« Un peu de douceur… »

De toute façon, confie Laurent, « je suis plus dans une position philosophi­que que mercantile »:« Les transports doux entraînent des comporteme­nts doux et on retrouve un peu de douceur de vivre. » Ancien enseignant dans des lycées français à l’étranger, éducateur sportif, puis aide-soignant quand, en 2003, lui et son épouse rentrent de Madagascar, et, enfin, mécanicien pour aider son beaufils à se lancer dans l’ouverture d’un garage, Laurent a connu plusieurs carrières. Ce qui l’intéresse désormais, c’est le lien social qu’il estime créer grâce à son activité. « L’essentiel de ma clientèle, ce sont des personnes âgées qui retrouvent de la mobilité : je vais les chercher à l’entrée même de chez elles, je porte leurs courses…» Ceci, partout en centre-ville de Toulon et dans les quartiers limitrophe­s, autant que les dénivelés le lui permettent. Résultat, après six mois d’activité, Laurent parvient, grâce aussi au support publicitai­re que permet le « cyclopolit­ain », à tirer se tirer « un petit Smic ». Et il est persuadé d’être sur la pente ascendante.

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(Photo Luc Boutria) En plus de proposer un service de transport, Laurent de Mon Coursier de quartier, invite les annonceurs à le contacter s’ils veulent faire figurer leurs publicités sur son « cyclo ».

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