Il ne supporte pas l’appel de phares et frappe le motard
Sur son sweat-shirt, une inscription « Mine de rien ». Et, mine de rien – et surtout pour presque rien –, Loïc C., un Seynois âgé de 27 ans, s’est retrouvé devant le tribunal correctionnel de Toulon, jugé pour des violences ayant entraîné une incapacité supérieure à huit jours. Entendu dans le cadre de la procédure de comparution immédiate, il a été reconnu coupable d’une agression survenue le 5 janvier, à Ollioules, sur l’autoroute A50. Ce jour-là, il s’en était violemment pris à un motard qui lui avait fait des appels de phare. L’automobiliste circulant, vers 18 h 30, tous feux éteints.
Sur la bande d’arrêt d’urgence
Les deux hommes se sont ensuite retrouvés stationnés sur la bande d’arrêt d’urgence où ont été commises les violences. Ce grand gaillard au physique de rugbyman (il affiche 1 mètre 91 pour 100 kg) a assuré que son interlocuteur l’avait obligé à se rabattre, à s’arrêter et l’a contraint à riposter. « Il avait son casque à la main et il m’a demandé de descendre de mon véhicule. Je me suis défendu », a-t-il indiqué au tribunal.
Trois ans requis par le procureur
Deux témoins ont cependant précisé que le conducteur de la voiture avait couru derrière le motard, avant de le frapper à coups de pied. La compagne du conducteur de la voiture (qui n’a pas été poursuivie) aurait également porté des coups, a relevé M. Boulanger, le président. Me Pellequer, avocate de la partie civile, a souligné que la victime avait eu un arrêt initial de 15 jours pour trois côtes cassées. « Pour un rien, quelqu’un méritait d’être puni!» Pour M. Chafai, représentant du parquet de Toulon, ce comportement de conducteur doit être sévèrement réprimé. « Sur la route, c’est à celui qui a la plus puissante… Ces nuisibles de la route, il faut les éliminer. » Et de réclamer trois ans d’emprisonnement minimum et l’annulation du permis de conduire. En défense, Me Aurélie Dambrine s’est étonnée de l’attitude du motard, qui « s’est senti fort pour arrêter un automobiliste. Mon client a conscience de ce qu’il a fait, il a porté des coups. Mais les faits sont intervenus dans des circonstances curieuses. La partie civile, en venant frapper à la vitre de ce dernier, n’a certainement pas imaginé quel était son gabarit ».
Un an ferme
Le tribunal a condamné Loïc D. a deux ans de prison, dont un an assorti d’un sursis avec mise à l’épreuve, ainsi que son maintien en détention et l’annulation de son permis de conduire.