Anaïs Mosdier mise à l’épreuve
À 18 ans, la judokate de Solliès-Toucas a été sélectionnée pour participer au fameux Tournoi de Paris. Un baptême du feu pour cette combattante douée qui n’a peur de rien ni personne...
En pleine séance crêpes, Anaïs Mosdier a reçu un coup de téléphone. Comme un coup de poêle sur la tête. Au bout du fil, une amie. Messagère pourvoyeuse de bonnes nouvelles, tout juste libérées sur la toile... « Tu es sélectionnée pour le Tournoi de Paris. Tu es sélec-tio-nnée ! » Au diable Chandeleur. Grasse pâte à tartiner et confiture dégoulinante. La judokate de poche n’en croyait pas ses oreilles bourdonnantes... À tout juste 18 ans, la toute fraîche médaillée d’argent aux championnats de France 1re division est donc invitée au bal des princesses. À son premier rallye dans la cour des grandes.
Agbegnenou pour modèle
« C’est énorme. J’avais bien ça dans un coin de ma tête. Mais peut-être pas si tôt... » La petite boule d’énergie peine encore aujourd’hui à réaliser que, le 11 février, elle foulera les tatamis de l’AccorHotels Arena. Sous les feux de la rampe, aux côtés des autres tricolores, en moins de 48 kg, que sont les Clément, Corcher et Vaugarny. Mais dans l’ombre - pour l’instant - des valeurs sûres Tcheuméo, Andéol et Agbegnenou. Son modèle, côtoyée il y a peu lors d’un stage de l’équipe de France en Autriche. « Elle est ouverte. Super gentille. » Voire protectrice avec cet oisillon tombé du nid qui découvre l’univers impitoyable des seniors. « Ah ! c’est pas pareil. C’est très dur. Mais c’est quand même cool... » La pensionnaire de l’ADST (association Draguignan Solliès-Toucas) ne doute de rien. Elle avance. Regard droit. Portée par la fougue et l’insouciance de sa jeunesse. « Je vais me préparer normalement. Au Pôle France de Marseille la semaine et dans mon club le week-end. J’aurai aussi une semaine de rassemblement à l’Insep, juste
avant le Tournoi. C’est intensif... » Parfois rébarbatif. Au détail près que la passion reprend toujours le dessus. Cette passion née par hasard. Sur une invitation amicale. « J’ai débuté le judo à 6 ans à Solliès-Pont. En suivant Élodie, une copine d’école. Depuis, elle a arrêté. Moi, j’ai continué... »
Des rêves de titres suprêmes
Même passée d’un Solliès à l’autre, du Pont à Toucas, Anaïs n’a jamais tombé le kimono. Jusqu’à écumer les compétitions nationales, européennes et mondiales. Jusqu’à arborer fièrement le coq sur sa poitrine. Avec ses si illustres aînées. « Comme tout le monde, je rêve de titres suprêmes. De Jeux Olympiques. Je me persuade que je vais y arriver et je ferai tout pour! » Dans sa chambre de fille, un pan de mur est consacré à ses trophées. Un tableau de chasse dont la famille n’est pas peu fière. Sans toutefois verser dans le triomphalisme... « Mes parents ne me mettent pas la pression. Ils m’encouragent simplement. Sont derrière moi. Là pour moi... » Une attitude exemplaire pour une combattante exemplaire. Ballottée entre judo et lycée. Sans horaires aménagés, même en cette année de bac ! « Ce n’est pas évident. J’ai souvent des cours à rattraper. Je m’accroche car il n’y a pas que le sport dans la vie... » La tête sur les épaules, elle mène les deux combats de front. Avec une préférence évidente pour l’art de Jigoro Kano. Le travail au sol. Les mouvements d’épaule, dont son spécial : moroté. « Il passe bien. Je n’ai pas à me plaindre », rigole l’enfant de La Réunion. Ce volcan miniature prêt à gronder sous les ors de la République parisienne !