L’accélérateur Allianz, le décupleur de forces
Il a vocation à faire changer d’échelle les startups qui y entrent. Entre ses débuts et aujourd’hui, l’accélérateur Allianz a lui-même opéré une montée en puissance « Notre co-accélération corporate est unique en France. »
Il est des lieux qui donnent la rage d’avancer. L’accélérateur Allianz, lancé il y a dix-huit mois en plein coeur du stade niçois, est de ceux-là. Cela tient à la fois à la nature du lieu, aux personnes qu’on y croise et à l’énergie qui y est déployée. Qui postule pour le programme d’accélération, cinq mois intensifs, doit avoir un potentiel de développement significatif et une solide envie de changer d’échelle. C’est la base. Et chaque accéléré l’a bien à l’esprit. À l’accélérateur, il bénéficie de mentors, de masterclass, d’espace de coworking, de salles et de matériel, de sessions de networking et d’un écosystème. L’opportunité est trop belle, pas question de paresser, il faut que ça dépote. D’autant qu’ici, le programme est gratuit et que c’est toute une approche que les startups viennent chercher. Pas de fonds distribués par Allianz, mais une synergie pragmatique autour de ce qui peut être réalisé. On est dans la co-construction. La méthode s’est déjà montrée efficace : sur les quinze premières entreprises accélérées, plus de quinze millions d’euros ont été levés, plus de cinquante emplois créés et le compteur tourne encore. Saison après saison, l’accélérateur lui-même a changé d’échelle. « En dix-huit mois de run, la stratégie a évolué, confirme Sylvain Theveniaud, le directeur de l’accélérateur. Pour Allianz, l’objectif de l’accélérateur est double : accélérer la transformation digitale et l’innovation en collaboration avec les startups et diffuser l’état d’esprit au sein de toutes les équipes d’Allianz. Nous sommes dans l’innovation croisée. Nous aidons les startups à se développer et elles nous apportent de nouvelles approches business. » Selon le directeur, la sélection est cruciale. «Notre force première tient dans notre capacité au sein d’Allianz à pré-identifier un potentiel qui pourrait être intégré dans nos services ou nos process. On ne prend pas d’Equity. Le retour que l’on attend est de construire avec la startup quelque chose utilisable au sein d’Allianz. Et qui apporte du business aux deux. » Stratégie permettant aussi d’identifier des sujets qui ne l’auraient été sans la rencontre avec la startup. Depuis son lancement, l’accélérateur vit au rythme de deux batchs par an : une rentrée en juin et une en décembre. Cinq startups par batch. Six cette promo-ci. Pour pouvoir apporter un accompagnement réellement personnalisé.
Unique en France
« Nos mentors sont notre seconde force après la sélection et nos investisseurs [Bpifrance et Idinvest Partners]. Ils sont tous des serials entrepreneurs de la Silicon Valley, d’Asie, d’Israël. Primordial pour renforcer l’écosystème de la startup. » Au fil des batchs, l’accélérateur a consolidé ses partenariats avec des acteurs internationaux et s’est même créé une spécificité : « C’est unique en France. Nous avons lancé de la co-accélération corporate. Nous accélérons une startup sur un segment vertical avec un autre corporate dont c’est le métier. Nous travaillons avec Voyages-sncf pour l’etravel et Sanofi pour l’e-santé. Nous apportons des expertises métier complémentaires. Ça fait avancer à pas de géants. » Toujours dans la stratégie des partenariats, l’accélérateur Allianz a aussi noué des liens étroits avec The Refiners qui identifie des startups françaises ayant le potentiel pour développer leur business à San Francisco, la Mecque de la tech et qui travaille à réduire le gap culturel existant entre la France et la Silicon Valley, en expliquant les codes, les pitchs à l’Américaine, la pensée globale.
Plus d’international
Autre signe du changement d’échelle de l’accélérateur, les startups ne sont plus que françaises et locales. L’accélérateur attire des postulants étrangers. Un bon signe selon Sylvain Theveniaud : « C’est que Nice est dans les radars internationaux. Qu’elle est identifiée comme un lieu à fort potentiel de développement. C’est que l’accélérateur crée de l’attractivité pour le territoire et contribue à son rayonnement. » Ce qu’il fait aussi quand il co-accélère avec Sanofi et Voyages-sncf qui n’ont pas d’implantation à Nice. Il contribue à faire connaître l’écosystème azuréen. Peutêtre donnera-t-il envie de s’y implanter… Une contribution au développement du territoire à forte ouverture d’esprit dans tous les cas.