Un Bal masqué de Nicola Berloffa à l’opéra
L’opéra de Toulon vit, ces jours-ci, au rythme des répétitions de l’oeuvre Un Bal masqué, opéra en trois actes de Giuseppe Verdi est adapté par Nicola Berloffa. Le metteur en scène italien, bien connu des scènes françaises et lauréat du concours du CFPL (Centre français de promotion lyrique) de Paris en 2008, pour sa mise en scène de Il Viaggio à Reims, répond à une nouvelle invitation de ClaudeHenri Bonnet, le directeur de l’opéra, qui avait déjà programmé ses Contes d’Hoffmann de Jacques Offenbach, en 2015. Pour cette tragicomédie de Verdi, Nicola Berloffa transpose l’oeuvre dans l’Amérique de 1865, au moment de l’assassinat d’Abraham Lincoln. Et c’est au coeur d’un folklore américain, d’éléments de décors volontairement dissonants, créés par Fabio Cherstich, et de ce double homicide vers lequel nous conduit cette mise en scène, que se révèle le jeu d’Un Bal masqué, de son théâtre. Nourri des Compositions théâtrales de Christian Boltanski et du cinéma d’Alfred Hitchcock, le metteur en scène s’attache également, par ce dispositif, à mettre en image la nature des protagonistes de ce drame.
« Des caractères de la nature humaine »
« Les films d’Hitchcock sont empreints d’ironie, de sadisme, de grotesque et de violence comme peut l’être Renato à l’égard d’Amélia. Je pense d’ailleurs que Verdi, dans cette oeuvre, ne dessine pas des personnages pour en dévoiler la psychologie, mais plutôt des caractères de la nature humaine. Et c’est aussi ce qui permet de donner à l’amour entre Riccardo et Amalia une dimension plus poétique et spirituelle. Mais c’est un point difficile tout de même, car cela demande d’avoir de grands artistes pour porter cette partition. Amalia, par exemple, est rendue crédible par la merveilleuse Alexandrina Pendatchanska, qui passe du mezzo aux aigus, sans que cela ne vienne fragiliser l’équilibre d’un personnage faiblement marqué », explique le metteur en scène. Et c’est au maestro Rani Calderon que Claude-Henri Bonnet a confié la direction musicale de cet opéra, rassemblant ainsi deux artistes qui se font écho par leur approche subtile et généreuse de ce bal masqué.