Nice : une rue Jules-Bianchi dans la plaine du Var
Un nouvel hommage a été rendu au jeune prodige de la Formule 1, originaire de Brignoles, disparu tragiquement en 2015. Une voie porte depuis hier son nom dans cette zone en plein essor
Une Ferrari rutilante était garée hier soir au pied de l’escalier sud-est du stade Allianz Riviera, dans la plaine du Var, à Nice. Dans les derniers rayons du couchant, ils étaient plusieurs dizaines à avoir fait le déplacement, pour rendre un nouvel hommage à Jules Bianchi, que beaucoup considéraient comme le «futur Prost ». Des proches, sa famille bien sûr, quelques anonymes et de nombreux médias. À peine arrivés et avant tout discours, Philippe Pradal et Christian Estrosi accompagnent la famille Bianchi pour dévoiler une stèle d’acier brossé où est gravé à jamais l’immarcescible sourire du beau Jules. Puis, ensemble, ils retirent le drapeau niçois qui cachait aux yeux du public la plaque qui porte son nom.
Un des vingt meilleurs pilotes du monde
Ainsi, Jules Bianchi, originaire de Brignoles, entre-til « pour toujours au Panthéon du sport niçois et français », comme l’a déclaré Christian Estrosi. Après avoir égrainé l’impressionnant palmarès de celui qui fût, à moins de 25 ans, l’un des vingt meilleurs pilotes du monde, le premier adjoint au maire a justifié le choix du lieu, « sur cette terre fertile de talents, dans cette plaine du Var engagée dans une formidable compétition, aux portes de ce stade dévolu aux exploits. » Un emplacement qui touche la famille Bianchi: « Quand on m’a appelé pour m’informer de la décision de baptiser une rue du nom de mon fils, j’étais très ému. Toute la famille l’était. Parce qu’on se bat tous les jours pour que l’on ne l’oublie pas. La Ville de Nice fait toujours les choses très bien, et Jules n’a pas à rougir de ce lieu qui est à sa hauteur. Il adorait le football, et cette zone est tellement dynamique, tellement pleine d’avenir… C’est le lieu idéal. Ça plaît beaucoup à Jules », confie Philippe, son père. L’émotion est palpable, mais ce colosse ne se laisse pas submerger. Malgré ses yeux rougis, aujourd’hui, ce qu’il veut, c’est célébrer son fils. Alors quand la télévision l’interroge sur les suites de l’enquête sur les causes de l’accident qui a coûté la vie à son enfant, il balaie le sujet d’un revers de la main : « Tous les gens qui ont vu ce Grand prix ont compris que quelque chose n’était pas normal (…) mais nous ne sommes pas là pour parler de ça. Aujourd’hui est un moment positif, un moment merveilleux. Et c’est ça qui nous permet de tenir. »
Il aurait pu être champion du monde sur Ferrari
Philippe Bianchi assure que sa famille et lui vont bien car « Jules était quelqu’un qui ne lâchait rien, alors on fait pareil : on ne lâche rien. » Ils s’investissent beaucoup : dans l’aide aux enfants malades ou l’aide sportive aux pilotes sans moyens : «On essaye de faire ce qu’on a fait avec Jules… » Le club Scuderia Ferrari Caprino Bergamasco était aussi présent. À l’issue de la cérémonie, ils ont déployé et agité un gigantesque drapeau rouge et jaune orné du cheval cabré, en criant « Pour Jules ! » Un hommage qui allait de soi pour Giulio Carissimi, président du club : «Jules était l’un des meilleurs. En 2018, je n’ai aucun doute qu’il serait devenu champion du monde sur Ferrari.»