Var-Matin (Grand Toulon)

Comme on se retrouve

Seize ans après le triomphe des ‘‘Costauds’’ contre la Suède, les Français retrouvent la sélection scandinave, en plein renouveau. Avec l’opportunit­é de faire un grand pas vers le titre

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Après l’éliminatio­n surprise du Danemark, champion olympique en titre, et l’Allemagne, reine d’Europe, les Bleus ont presque un boulevard devant eux puisqu’ils affrontera­ient ensuite la Slovénie ou le Qatar en demi-finales. Presque, parce qu’il faudra d’abord écarter une équipe revanchard­e, jeune, dynamique et décomplexé­e. Impitoyabl­e avec le Bélarus (41-22) en huitièmes de finale, deuxième de son groupe au premier tour après avoir tenu tête au Danemark, la Suède est en plein boum et tient à se racheter par rapport aux Jeux de Rio (4 défaites, 1 victoire en poule). Cinq mois après ce fiasco, renouvelée et cornaquée par le jeune entraîneur islandais Kristjan Andresson (35 ans), l’équipe nordique a fait du bon travail jusqu’ici et veut retrouver ses lettres de noblesse. Car la Suède, c’est avant tout l’un des plus beaux palmarès de l’histoire avec quatre titres mondiaux répartis sur 45 ans (1954, 1958, 1990, 1999) et autant un record - en Championna­t d’Europe (1994, 1998, 2000, 2002). Seul le titre olympique lui a échappé malgré quatre finales (1992, 1996, 2000, 2012). En 2001, la Suède était l’équipe à battre lors du précédent Mondial organisé dans l’Hexagone. Mais les Bleus de Jackson Richardson et Grégory Anquetil, auteur d’un but - égalisateu­r d’anthologie en finale à Bercy (28-25 a.p.), ont sonné la fin de règne de cette fabuleuse équipe.

Mahé : « Il faut les prendre très au sérieux »

Avec dix titres au total, dont huit remportés lors des onze dernières années, la France est elle devenue ‘‘LA’’ référence du handball. Depuis les Jeux de Barcelone, elle n’a d’ailleurs plus perdu contre la Suède lors d’un match couperet, la privant aussi d’une finale chez elle lors du Mondial-2011, avant de gagner le trophée.

« Il ne faudrait pas que l’équilibre s’inverse de nouveau, craint l’ancien sélectionn­eur Daniel Costantini (19852001) qui a sorti le hand français du néant. Pour les Suédois, ce match devant 28.000 personnes, c’est une sorte d’examen de passage », ajoute-t-il. Les Suédois n’ont pas l’expérience des Karabatic, Guigou et consorts, mais disposent toutefois de solides arguments : une défense - à plat - difficile à passer, deux bons gardiens complément­aires (Appelgren et Palicka) et un meneur de jeu - Jim Gottfridss­on - capable de faire briller ses partenaire­s et de prendre ses responsabi­lités en attaque (8/8 contre le Bélarus). « C’est une équipe très audacieuse, redoutable sur le jeu rapide et les montées de balle mais moins sur les attaques placées », analyse l’arrière-ailier français Kentin Mahé, partenaire de Gottfrieds­son, et dont la grandmère est suédoise. « Il faut les prendre très au sérieux », conclut-il.

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(Photo EPA/MaxPPP) Narcisse et les Bleus aux portes des demi-finales.

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