Note de prudence aux parents
Accompagner les élèves sur le trajet quotidien domicile-école : c’est la recommandation adressée aux parents à Toulon, La Valette et Le Revest. Un fait grave en est à l’origine. Un et un seul
Chers parents, il est vivement conseillé que vos enfants soient accompagnés par un adulte, sur le trajet école-domicile. » Le petit mot collé sur les cahiers des écoliers n’avait rien d’alarmant. Apparu au début du mois de janvier, il ne citait aucun fait en particulier, mais engageait les parents à la prudence. De quoi susciter quelques interrogations. Dans une école toulonnaise, la directrice témoigne qu’elle a été sollicitée, mais seulement « deux fois ». Le mot sur le cahier ne mentionne aucun fait précis – ce qui était souhaitable, selon elle.
« Ne pas alimenter une psychose »
« Comme les enfants étaient susceptibles de lire ce texte, on a passé le message sans plus de détails. Sinon, c’est beaucoup trop anxiogène pour des petits, explique la directrice. Je savais que les parents viendraient me voir, s’ils avaient besoin de plus d’explications. » L’origine de ce message est à rechercher auprès de l’inspection académique (IA) du Var. «Tout est parti de l’agression d’un enfant dans le quartier du Pont-du-Las à Toulon, juste avant les vacances de Noël, sur le trajet école-domicile », répond la direction académique. C’est donc une mesure de sécurité et de prévention. « Il ne s’agit pas d’alimenter une psychose, mais d’agir pour informer et prévenir. » L’information – non-dite – est celle d’une agression très grave, qui remonte au 12 décembre dernier. Une fillette de 8 ans a été abordée à la sortie de son école, alors qu’elle rentrait seule chez elle. Un inconnu a réussi à l’attirer dans un local à poubelles. Une enquête pour viol a été ouverte. Aucune arrestation n’a encore été réalisée. « Si rien n’avait été fait, cela aurait pu justement être reproché », poursuit l’IA, en soulignant bien que «cette note est contextuelle, liée à un cas précis, un seul événement ».
Pas de faits en série
En principe, le message est censé être transmis dans les écoles aux 16 000 élèves de Toulon, La Valette et Le Revest. Des classes de primaire, mais aussi de maternelle, affirme l’inspection académique. De leur côté, les policiers n’ont aucun doute sur la réalité de l’agression de la fillette, mais leurs investigations n’ont pas été concluantes pour l’instant. «C’est un fait extrêmement grave et on s’y attelle », confie une source proche du dossier. Pour autant, «il n’y a pas de faits en série, ni de prédateur en série », poursuit cette même source. À la sortie des classes, l’appel à la prudence est ressenti positivement.