La Garantie jeunes pour gravir une marche
Alors que ce dispositif destiné au 18-25 ans en difficulté doit être déployé, à Toulon, plus de 150 jeunes en ont déjà bénéficié grâce à la Mission locale
Tout va bien, merci!» Bien sûr, il a été «casté» sur le volet pour en parler. Mais, pourquoi la Mission locale des jeunes toulonnais se seraitelle privée d’un tel ambassadeur. Radouane El Adlani, 22 ans, est en effet le symbole même de la réussite de la Garantie jeune, ce dispositif proposé par l’État et l’Europe pour les jeunes les plus éloignés de l’emploi et les plus précaires, et qui s’apprête à être déployé sur l’ensemble du territoire national. Il y a quelques mois, ce jeune souriant et un poil timide, titulaire d’un bac pro, faisait les frais, dit-il, d’une mauvaise orientation. Sans ressource, ni visibilité sur son avenir, Radouane alternait intérim, travail « au black » et recherches d’emploi. C’est avec ce profil qu’il s’est rapproché de la Mission locale. Celle-ci, dès que le Var est devenu l’un des départements d’expérimentation du dispositif, lui a proposé de l’intégrer.
« Remis dans le bain »
Six semaines de coaching collectif, puis de suivi individuel, de stage, d’atelier sur des thèmes aussi variés que la santé, la sécurité routière, le droit du travail ou encore les relations à la banque plus tard, le jeune homme à un travail à temps plein – un emploi d’avenir – chez Les Amis de Jéricho. « Le matin, je suis à l’accueil ; l’après-midi, à l’animation. » «On m’a remis dans le bain, résume Radouane. Ça me permet de me faire une expérience et surtout de comprendre ce que je veux vraiment faire.» En l’occurrence, une formation d’éducateur ou de médiateur. «Maintenant, je suis sur la bonne voie ! » Un parcours qui ne peut que donner espoir aux 18-25 ans – la tranche d’âge requise – qui bénéficient
(1) actuellement de la Garantie jeunes. À l’instar de Bessem Boubaker. 22 ans, titulaire d’un BTS commercial et en recherche d’emploi depuis qu’il a obtenu son diplôme. « Mes amis m’ont dit de venir à la Mission locale, qui m’a proposé, dès mon premier rendez-vous, d’intégrer le dispositif. » Après un premier stage de deux semaines dans une société spécialisée dans les portes et fenêtre en tant que commercial, le jeune homme suit actuellement des cours d’anglais spécifique au métier qu’il compte bien exercer. En attendant, les 471 € qu’il perçoit dans le cadre de la Garantie jeunes lui permettent de passer son permis de conduire. Indispensable pour décrocher un job et qu’il ne pourrait se payer sans cette aide. «Je le sens plutôt bien ! »
% d’accès à l’emploi
Depuis le lancement en avril 2016, 30 % des 152 jeunes passés dans les mains de l’équipe dédiée – six personnes – à la Mission locale « ont eu accès à au moins un emploi, souligne Myriam Valverde, directrice de la structure, et 22 % ont bénéficié d’une formation ». La responsable revendique ainsi « une autre manière de travailler », avec de nombreux partenaires (CPAM, LVP, Tandem par exemple). « Ça permet de prendre un autre temps avec des jeunes, à ce moment-là, dans de telles situations qu’il n’est pas question de parler d’emploi. »Etgrâceà« la sécurisation financière, ils peuvent prendre un peu de recul ». Histoire de prendre de l’élan et de pouvoir enfin se lancer dans la vie active. 1. Pour bénéficier de la Garantie jeunes, il faut, en plus du critère d’âge, ne pas être en formation, en emploi, ni scolarisé. Des conditions de ressources financières interviennent également et sont examinées tous les mois à l’occasion de commissions Mission locale des jeunes toulonnais, 19 rue Saint-Cyprien à Toulon, tél. : 04.94.18.97.77. Site web : www.mission-locale-toulon.fr