Toni Servillo, moine secret
LES CONFESSIONS
De Roberto Andò (Italie, France). Avec Toni Servillo, Daniel Auteuil, Pierfrancesco Favino. Durée : h . Genre : drame. Notre avis :
L’histoire
Quelque part en Allemagne, des dirigeants politiques du G8 et le directeur du FMI se réunissent dans le but d’adopter une manoeuvre
secrète, aux lourdes conséquences. Le suicide du directeur du FMI (Daniel Auteuil), peu après une confession, remet tout en question. Qu’a-t-il au juste avoué à cet homme de Dieu (Toni Servillo), observateur et silencieux ?
Notre avis
Toni Servillo est un acteur à part, capable, à peu de choses près, de tout incarner. Des exubérances imaginées par Paolo Sorrentino au théâtre classique de Goldoni ou d’Edouardo De Filippo, via sa troupe du Piccolo théâtre – des exemples ont été donnés au théâtre Toursky puis au Gymnase – à un moine, donc, invité surprise
d’un sommet du G8. L’art de se fondre dans la masse en restant présent, de faire parler in fine ceux qui viennent l’interroger, l’acteur rital livre un récital… En constante intériorité, sa prestation contribue grandement à ces confessions particulières et rattrape les errements de Roberto Ando, réalisateur qui a, pour sa part, tendance à se perdre dans un montage inutilement alambiqué, alternance de flashbacks et de discussions platement filmées. Fort heureusement le contenu en dit long sur l’emprise détenue par l’économie sur la bonne volonté politique. Compréhensible et profond, le message passe et c’est l’essentiel. La présence d’une flopée d’acteurs internationaux
dans les seconds rôles : Daniel Auteuil est un président du FMI plus humain que DSK, l’italien Pierfrancesco Favino (Suburra), l’allemand Richard Sammel (The Strain), l’oubliée danoise Connie Nielsen (Gladiator) ou la Québécoise Marie-Josée Croze brillent tour à tour par leur présence énigmatique. Justifié par l’enjeu d’importance mondiale qui se déroule entre ces quatre murs, habile huis clos, ce casting apporte une dimension, une crédibilité, supplémentaire… On y mettra par contre en balance la partie thriller moins maîtrisée, ainsi qu’un rapprochement entre la foi et la science, superficiel.