À Mougins, le mas de Picasso aux enchères
Notre-Dame-de-Vie, où Pablo Picasso s’est éteint en 1973, pourrait partir aux enchères. Son propriétaire, un magnat néerlandais de l’immobilier, serait en butte à des difficultés financières
L’information se répand comme une traînée de poudre. L’information, mais également les erreurs et la rumeur. Ce qui est vrai, c’est que le mas NotreDame-de-Vie, à Mougins, pourrait trouver un nouveau propriétaire à la barre du tribunal de Grasse. Sous réserve que le meilleur enchérisseur accepte d’investir au bas mot 15 millions d’euros, puisque tel est le prix de départ d’une vente initialement prévue le 2 février. Elle est reportée à une date qui n’a pas été précisée. Pour le reste, à peu près tout est faux. Le vendeur n’est pas un marchand d’art belge, comme on le lit un peu partout, mais un magnat néerlandais de l’immobilier. Lequel serait à la fois en instance de divorce et en délicatesse avec les banques.
m habitables
On parle de 800 m2 habitables, l’ensemble offre en réalité 2357 m2 « utilisables ». Le poolhouse, à lui seul, comprend une cuisine, une chambre froide, une salle de gym et un spa digne des meilleurs hôtels. Certes, on n’y dort pas. Mais on trouve dans le corps principal cinq chambres, dont une d’environ 100 m2. Celle-ci ouvre sur un superbe panorama, via une huisserie de métal et de verre haute de 4 m formant une vaste baie vitrée. Deux grands salons complètent le mas. D’autres chambres – en nombre – sont disponibles dans une annexe récemment modernisée. Le parc lui-même, qui s’étend sur trois hectares, bénéficie depuis peu d’une deuxième clôture, garantissant une sécurité optimale malgré le droit de passage des randonneurs. En résumé, Notre-Dame-de-Vie a considérablement changé. De l’ère Picasso, on reconnaît l’atelier, encore taché de peinture, et une sorte de galerie. Aucune oeuvre, en revanche. Même si l’on peut être tenté de lui attribuer un masque sculpté dans la pierre d’un pilier. Le mas est officiellement en vente depuis plus de deux ans. L’homme d’affaires s’en était porté acquéreur en 2008 pour une somme que l’on dit comprise entre 10 et 12 millions d’euros. Il aurait investi au moins autant dans les travaux. Mais espérait en obtenir près de 170 millions d’euros. Pour « La Californie », que Picasso avait quittée en 1961 pour Notre-Dame-de-Vie, sa petite-fille Marina nous indiquait en 2015 avoir refusé une offre à 150 millions d’euros. « Ce n’est pas évident, de quitter cette maison. D’un autre côté, il est raisonnable de le faire », déclarait-elle. Depuis, Marina Picasso a changé d’avis, trop attachée à cette villa cannoise qu’elle avait déjà fait entièrement restaurer et dont elle vient de refaire le toit.