Var-Matin (Grand Toulon)

Coup de pompe pour le RCT

Après leur match plein d’entrain contre les Saracens, les Toulonnais, pitoyables, ont été méconnaiss­ables face à des Rochelais entreprena­nts et dominateur­s en conquête

- PAUL MASSABO

20-20, 20-23

Il ne manquait plus que Belmondo dans ce mauvais film, qui a souvent tourné à une triste pitrerie. Jean-Luc Godard, le réalisateu­r du film A bout de souffle, aurait certes pu imaginer un tel scénario catastroph­e avec des Rouge et Noir sans ressort, sans âme, sans fond de jeu. Côté varois, le régisseur ne s’est écrié « moteur ! » qu’à partir du second acte. Car tout au long des quarante premières minutes, bobines et pellicules ont été gâchées de façon incompréhe­nsible par un RCT semblant tourner dans une série B, forcément mauvaise. La conquête était inexistant­e. Les prises ne pouvaient être que ratées.

Trois égalités et puis s’en vont...

Mais avant de sauver les apparences, le RCT avait offert un festival de maladresse­s. D’abord dans le jeu courant avec des en-avant à répétition (Tuisova, Nonu…), mais aussi et surtout avec une touche et une mêlée complèteme­nt défaillant­es tout au long de cette médiocre première période. Menés de dix points, Giteau, son ombre et ses partenaire­s revenaient pourtant dans le champ (10-10 ; 1313

; 20-20) au cours de la deuxième partie de ce longmétrag­e sans relief. Jouant les cadreurs, Fernandez Lobbe, entré en jeu, remettait un peu d’ordre dans ce pâle remake de Y’a t-il un pilote sur la pelouse ?

Mais le script était écrit d’avance, probableme­nt par feu Raymond Souplex avec

Les cinq dernières minutes à la Hitchcock sottement gaspillées. En effet, à la 75e minute, le pack retrouvé en mêlée fermée s’offrait un logique essai de pénalité. Mais peu après et juste avant la sirène, cette même mêlée se trouait. Le clap final était alors donné. Des 40 mètres, le « Clermontoi­s» Brock James, avec le vent, passait son coup de pied, donnant la victoire aux Maritimes alors que les Varois jouaient, à cet instant, les figurants médusés.

Mayol ne peut suffire

Tout au long de ce navet, les Rochelais, sans jamais jouer les stars, ont tenu les premiers rôles. Mike Ford, le metteur en scène désappoint­é et discrédité après cette pitoyable défaite, évoquait tout à la fois la déception, la frustratio­n, le dépit et la colère. Il y avait de quoi, tant la performanc­e de ses décevants artistes aux mines grises sans maquillage avait été indigne du rang toulonnais. «Il ne suffit pas de porter le maillot rouge et noir sur les épaules et de jouer devant notre public de Mayol pour l’emporter », pestait Fernandez-Lobbe après avoir eu une longue discussion avec ses partenaire­s dans le vestiaire. Les vacances (lire par

ailleurs) sans Monsieur Hulot risquent d’être pénibles pour Pélissié et les siens car, hier soir, les Toulonnais ont quitté le stade avec un sérieux mal à la tête après avoir reçu une telle tuile dessus. À présent, et jusqu’à la fin de la saison, les Rouge et Noir ne peuvent plus faire de cinéma.

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 ?? (Photos Patrick Blanchard/Luc Boutria) ?? Les Rochelais se congratula­ient lors du premier essai et exultaient après avoir arraché la victoire sur une dernière pénalité à la sirène. Toulon baissait la tête à l’image de Maxime Mermoz, probableme­nt écoeuré de cet échec pour sa dernière apparition...
(Photos Patrick Blanchard/Luc Boutria) Les Rochelais se congratula­ient lors du premier essai et exultaient après avoir arraché la victoire sur une dernière pénalité à la sirène. Toulon baissait la tête à l’image de Maxime Mermoz, probableme­nt écoeuré de cet échec pour sa dernière apparition...

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