Var-Matin (Grand Toulon)

En visite à Nice

- CHRISTOPHE MEURET

À la tête du tout nouveau départemen­t des Alpes-Maritimes, créé à la suite du rattacheme­nt de Nice à la France, Napoléon III nomma à partir de janvier  un homme de confiance, le Corse Denis Gavini de Campile, qui l’avait soutenu lors de son coup d’État du  décembre . Il restera près de dix ans à la tête des Alpes-Maritimes avant d’aller se faire élire en Corse comme candidat bonapartis­te. La Sainte-Baume (baume se traduisant par grotte) est un lieu de pèlerinage où, après un long voyage, Sainte-Marie-Madeleine venue s’y installer, y a vécu recluse. Ce lieu fut très fréquenté par nos rois, dont le souvenir subsiste, notamment dans le chemin des Roys de Nans-les-Pins à la grotte. Le roi Saint-Louis (1214-1270) s’y rendit à son retour de Terre Sainte en 1215, Louis XI en 1447 et 1456, Charles IX en 1564, Louis XIV en 1660… Cet endroit magique, par l’apaisement qu’il procure, fut donc un grand pèlerinage de rois. Parmi ces visites, il en est une qui se fit dans un contexte bien particulie­r, c’est celle du roi François 1er en janvier 1516, quelques mois seulement après un fameux épisode des guerres d’Italie, lesquelles visaient à contrôler le royaume de Naples et le duché de Milan. Il s’agit de la bataille de Marignan, près de Milan, des 13 et 14 Septembre 1515, dont l’évocation nous renvoie à nos leçons de collège. Elle opposa le roi de France, allié aux Vénitiens, à des mercenaire­s suisses. Le combat remporté par le jeune roi de seulement 21 ans dura 16 heures et fit pas moins de 16 000 morts.

Il fait restaurer le sanctuaire

C’est donc la tête et le coeur plein du bruit des armes et du spectacle de la mort que François 1er vint à la Sainte-Baume « en action de grâce », c’est-à-dire manifester sa reconnaiss­ance envers Dieu après sa victoire. Il était accompagné de la reine Claude (1499-1524), sa femme, de la reine Louise de Savoie (1476-1531), sa mère, et de Marguerite (1492-1549), sa soeur, reine de Navarre, ces dames ayant été rejointes le 2 janvier 1516 à Saint-Maximin. Au terme de cette visite, François 1er commanda la restaurati­on du sanctuaire, où « la benoiste (calme) Madeleine faisait sa pénitence ». Le nom de François 1er apparut sur la porte d’entrée, avec les armes de France. Le roi offrit à la grotte un somptueux portail, à la décoration surchargée, orné de têtes de lions au-dessus duquel devait figurer la sainte transporté­e par les anges. Ce portail devint par la suite autel du calvaire dans la grotte, encadremen­t de cheminée visible sur des cartes postales vers 1900 et, aujourd’hui, il est redevenu portail mais de la chapelle dans l’hostelleri­e. Suite à sa capture à Pavie en 1524, le roi reviendra remercier Marie Madeleine de sa libération. Il laissera de ce second passage 7 oratoires dont quelques-uns sont encore visibles.

 ?? (DR) (DR) (Musée des Beaux Arts) (Musée municipal de Draguignan.) er (DR) ?? Réception impériale pour célébrer le rattacheme­nt avec la noblesse niçoise. Le maire François Malausséna remet symbolique­ment les clés de Nice à l’Empereur. Napoléon III reçu au palais des ducs de Savoie, qui devient en , la préfecture des...
(DR) (DR) (Musée des Beaux Arts) (Musée municipal de Draguignan.) er (DR) Réception impériale pour célébrer le rattacheme­nt avec la noblesse niçoise. Le maire François Malausséna remet symbolique­ment les clés de Nice à l’Empereur. Napoléon III reçu au palais des ducs de Savoie, qui devient en , la préfecture des...

Newspapers in French

Newspapers from France